Hors collection - 150 ans de la faculté de droit de Bordeaux, quel héritage doctrinal ? - 11

Laetitia Guerlain
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histoire budgétaire ou encore l'histoire de ses rapports avec la société qui les environne)
était plus volontiers abandonnée aux historiens des facultés des lettres19
.
Malgré la fondation, en 1983, de la Société pour l'histoire des facultés de droit
et la création de la Revue d'histoire des facultés de droit et de la science juridique,
force est de constater que le programme très ambitieux de travail jadis esquissé par
Stéphane Rials20
était
avait davantage conduit à une histoire institutionnelle et doctrinale
qu'à une histoire sociale, culturelle, économique ou politique. L'histoire totale
de l'enseignement supérieur qu'appelait de ses vœux Emmanuelle Picard21
largement, malgré la trentaine de numéros de cette revue, restée un vœu pieux.
Cet état de fait est cependant en train de changer, à la faveur d'importants
travaux de socio- histoire22
, ouvrant des perspectives neuves sur les professeurs de
. Un Dictionnaire historique des juristes
droit, leurs trajectoires de carrière, leur profil sociologique ou encore leurs engagements
politiques et leur rapport au pouvoir23
français (xiie
2015, forte de 1 338 notices biographiques, fruit du travail collectif de quelques
170 chercheurs24
- xxe siècle) a vu le jour en 2007, dont une nouvelle édition est parue en
. Une base de données des professeurs de droit français de 1804
à 1950 a également résulté d'un important travail collectif conduit par Catherine
Fillon, offrant un outil précieux destiné à permettre des études prosopographiques
du corps professoral25
. Les années 2009-2012 ont également vu la publication de
19. On pense notamment aux travaux de Christophe Charle sur l'histoire sociale des professeurs de
droit (Ch. Charle, « Pour une histoire sociale des professions juridiques à l'époque contemporaine. Note
pour une recherche », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 76-77 [Droit et expertise], mars 1989,
p. 117-199) ou encore à ceux de Caroline Barrera pour l'histoire estudiantine (Étudiants d'ailleurs. Histoire
des étudiants étrangers, coloniaux, français de l'étranger de la faculté de droit de Toulouse (xixe
-1944), Albi,
Presses du Centre universitaire Champollion, 2007 ; C. Barrera et P. Ferté (dir.), Étudiants de l'exil.
Migrations internationales et universités refuges (xive
- xxe siècle), Toulouse, PUM, 2010).
20. S. Rials, « Quelques questions pour l'histoire des facultés de droit », Annales d'histoire des facultés
de droit, n° 1, 1984, p. 57-62.
21. E. Picard, « L'histoire de l'enseignement supérieur français. Pour une approche globale », Histoire
de l'éducation, n° 122, 2009/2, p. 11-33.
22. Voir, pour un bilan, F. Audren, A.-S. Chambost et J.-L. Halpérin (dir.), Histoires contemporaines
du droit, Dalloz, coll. Méthodes du droit, Paris, 2020, chap. 12 « Enseigner » (p. 197-214).
23. Quelques exemples récents : M. Milet, Les professeurs de droit citoyens. Entre ordre juridique et espace
public. Contribution à l'étude des interactions entre les débats et les engagements des juristes français (19141995),
Thèse Science Politique, Paris II, 2000, 3 vol. ; J.-L. Halpérin (dir.), Paris capitale juridique
(1804-1950). Étude de socio- histoire sur la Faculté de droit de Paris, Rue d'Ulm éditions, Paris, 2011 ;
G. Sacriste, La République des constitutionnalistes. Professeurs de droit et légitimation de l'État en France
(1870-1914), Presses de Sciences- Po, Paris, 2011 ; G. Richard, Enseigner le droit public à Paris sous la
Troisième République, Dalloz, Nouvelle bibliothèque de thèses, Paris, 2015.
24. P. Arabeyre, J.-L. Halpérin et J. Krynen (dir.), Dictionnaire historique des juristes français, xiie
éd., PUF, coll. Quadrige, Paris, 2015.
-
xxe siècle, 2e
25. SIPROJURIS (Système d'information des professeurs de droit, 1804-1950) : http://siprojuris.
symogih.org.
http://siprojuris http://www.symogih.org
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