La volonté contractuelle remise en perspective par le fonctionnement des réseaux neuronaux1 Céline Mangin Docteur en droit Responsable de projets européens et déléguée adjointe à la protection des données à l'ADSN Le développement de l'intelligence artificielle (IA) est vraisemblablement l'un des enjeux les plus importants de notre époque2 . La communauté scientifique s'était certes saisie du sujet dès les années 1950, mais plusieurs évolutions technologiques récentes ont permis de réelles avancées en ce domaine. Si les caractéristiques générales permettant de définir un système informatique comme intelligent changent peu3 , la technique aboutissant à ce résultat s'oriente vers de nouveaux domaines d'expérimentations. Là où auparavant, l'être humain essayait de programmer des règles dans une machine pour qu'elle les applique, il s'attache désormais à lui faire « apprendre » un mode de raisonnement qui la mettra en mesure de prendre la décision par « elle- même ». 1. Cet article est un passage remanié de la thèse intitulée « L'expression numérique du consentement contractuel », soutenue à l'Université Toulouse 1 Capitole, le 11 mars 2020 et librement accessible en ligne : http://publications.ut- capitole.fr/42089/. 2. En témoigne la récente proposition de règlement européen et du conseil établissant des règles harmonisées concernant l'intelligence artificielle (législation sur l'intelligence artificielle) et modifiant certains actes législatifs de l'Union, 21 avr. 2021, COM/2021/206 final. 3. On retrouve alors les caractères d'autonomie, d'intelligence et de capacité d'interaction dans les écrits scientifiques.http://www.publications.ut http://www.capitole.fr/42089/