Hors collection - La principauté de Monaco - 2e - 30

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La Principauté de Monaco
premier temps, non une Constitution, mais le droit de réunion et la liberté de
la presse, la création d'un Conseil communal élu, l'admission prioritaire des
nationaux dans les emplois publics et le droit d'être consultés par le Prince. Le
6 mars 1910, à la suite d'une réunion publique au Théâtre des Variétés, plusieurs
centaines de personnes remontent pacifiquement vers le Palais et sont accueillies
dans sa cour par le Chef de cabinet du Prince. Celui- ci reçoit une délégation
et déclare se souvenir « avec émotion qu'étant jeune - alors que les Monégasques,
moins nombreux, composaient comme une grande famille - de semblables réunions
avaient lieu dans la Cour du Palais et que c'était là qu'étaient solutionnées les questions
intéressant la vie du pays ». Il promet de faire droit à leurs revendications
et, par ordonnance du 7 mai 1910, accorde l'élection du Conseil communal au
suffrage universel - à l'exception du Maire et du premier adjoint -, par celle
du 31 mai, la liberté de réunion, et par celle du 3 juin, la liberté de la presse.
Une délégation du Comité monégasque s'est rendue auparavant à Paris pour
exiger d'Aristide Briand que la Commission franco- monégasque (qui gère les
relations pratiques entre les deux États) soit composée entièrement de nationaux
et protester contre la révision du Traité d'Union douanière. Cette fois, le Prince
se fâche et dissout le Comité le 24 mai. Les revendications vont, au fil du temps,
devenir plus nettement de nature politique alors que les élections communales
au suffrage universel direct (sauf le Maire et le premier adjoint) se déroulent
normalement le 19 juin 1910.
L'Europe vit alors dans un contexte d'agitation anarchique et d'attentats de
Chefs d'État. Charles Ier
, Roi du Portugal, est assassiné le 1er
février 1908 avec son
fils aîné par des terroristes de la Carbonaria - avant que la Monarchie ne tombe
moins de deux ans plus tard. Albert Ier
, qui était son ami, est fort impressionné par
est lié par des dispositions
ce meurtre. Quant au Gouvernement français, il n'entend pas que le Prince cède
du pouvoir et les Monégasques ignorent qu'Albert Ier
du Traité de 1861 avec la France, restées secrètes, lui interdisant de leur céder
toute parcelle de pouvoir sur les plans interne et international.
En septembre 1910, la tension monte encore : l'application des ordonnances
par le Gouvernement - qui ne comprend aucun Monégasque - se fait dans un sens
peu libéral. Elle ne faiblit pas à la suite de rencontres manquées entre le Prince et
des notables municipaux délégués par la Commune. L'agitation minoritaire mais
bruyante reprend de plus belle et Albert Ier
délègue à son fils, Louis, très sensible
aux idées libérales - et ce malgré des relations difficiles entre eux -, le soin renouer
les liens. Louis reçoit les élus du Conseil communal le 16 octobre dans la Cour
d'honneur du Palais et leur indique que le Prince Souverain accède à plusieurs de
leurs demandes, à commencer par le remplacement du Gouverneur général. Depuis
1906, trois hommes se sont succédé après le départ en retraite d'Olivier Ritt, ancien
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