Hors collection - La principauté de Monaco - 2e - 36

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La Principauté de Monaco
les sociétés à monopole (la SBM) et les entreprises privées : c'est une petite révolution
qui marque en réalité l'histoire de la Principauté, la préférence nationale
devenant un droit constitutionnel à partir de 1962. Pourtant, en 1935, l'agitation
reprend et sont dénoncés les « abus financiers » de la SBM - dont les recettes ont
fortement diminué depuis plusieurs années -, « l'exagération des impôts indirects
», mais aussi l'augmentation des impôts indirects, ou encore mezza voce,
des naturalisations jugées trop nombreuses. Le Conseil National et le Conseil
communal démissionnent le 10 décembre et les élections sont alors ajournées, une
administration provisoire étant mise en place par le gouvernement. Pour alléger
les charges de la SBM, l'État reprend en 1936 la gestion directe de l'ensemble des
services publics. En 1937, à la faveur du Front populaire en France, des conflits
sociaux sporadiques ont lieu au printemps et à l'automne même si, le 7 avril, le
Prince Louis II a accordé les congés payés.
En réalité, pour l'essentiel, si l'opposition formée d'élus et de notables conteste
l'autorité absolue du Prince et veut la limiter au niveau national, par l'instauration
d'un régime représentatif, mais aussi municipal, elle ne remet pas en cause le
principe monarchique ni son attachement au Prince. Alors que la guerre éclate, le
2 octobre 1939, le Conseil National lui donne délégation temporaire du pouvoir
législatif, les Ordonnances- Lois devant être ratifiées par l'Assemblée dont le mandat
sera prorogé jusqu'à la fin de la guerre.
La Seconde Guerre mondiale
Dans les premiers temps de la Seconde Guerre mondiale, la Principauté de
Monaco tente de rester neutre, mais le Prince, craignant une occupation italienne,
se rapproche rapidement du régime de Vichy et du Maréchal Pétain (le Prince
Louis II a combattu dans l'armée française pendant la Première Guerre mondiale
et acquis le grade de Général de division en 1939). La Convention d'armistice
franco- italienne du 24 juin lui conserve le statut d'État non belligérant. Afin de
resserrer les liens avec la population, le Prince crée le 14 août 1940 un Conseil
de la Couronne, formé de personnalités monégasques - dont une majorité de
membres du Conseil National - et chargé de lui donner des avis, satisfaisant ainsi
une vieille revendication des élus.
Monaco est finalement occupé par les Italiens en novembre 1942. Des
fascistes crient des insultes contre le Prince. Le 16 novembre, après qu'une pétition
eut été signée par 1833 personnes, une grande manifestation de fidélité au
Souverain a lieu place du Palais tandis que Louis II proteste contre l'occupation
de la Principauté. Il n'y réside pourtant qu'environ trois mois par an, restant
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