Aux sources de la régulation de l'énergie établis ex-ante, ne pouvant pas être dépassé par l'opérateur lequel supporte alors l'intégralité de son coût. Les travaux des économistes démontrent toutefois que la mise ne place de contrats à fortes incitations ne sont pas sans inconvénients car ils peuvent potentiellement générer de forts potentiels de rente en cas d'asymétrie d'informations entre l'opérateur et le régulateur ou bien introduire un biais dans le nécessaire maintien de la qualité/sécurité de service ; l'opérateur étant alors incité à rogner sur la qualité de service pour abaisser ses coûts et « retrouver la rente ». La pratique régulatoire consiste donc à concevoir un dispositif régulatoire équilibré reposant sur des mécanismes tarifaires incitatifs forts mais permettant cependant un partage des gains entre l'opérateur et la collectivité publique/l'usager. Ces dispositifs constituent l'un des enjeux de la régulation des infrastructures de transport et de distribution de l'électricité ou du gaz naturel. Un tarif optimal d'accès à l'infrastructure - Dans la configuration d'un monopole naturel, les prix non régulés pratiqués par l'opérateur se situent au-dessus du coût marginal et la production est réduite éloignant ainsi le marché de l'optimum de Pareto c'est-à-dire d'une tarification permettant les gains de l'échange. Toutefois, la tarification au coût marginal pour des entreprises présentant des coûts fixes importants tels que des monopoles pose une difficulté majeure. En effet, la présence de coûts fixes importants a pour effet que le coût marginal de production se situe en dessous du coût moyen de production : le coût d'une unité supplémentaire produite (coût marginal) est plus faible que le coût moyen (coût complet divisé par le volume de production). Dans une telle configuration, si le monopole choisit de tarifer au coût marginal - inférieur au coût moyen - il génère des déficits. Deux moyens s'offrent à lui : maintenir au coût marginal et chercher les moyens de couvrir les coûts fixes par le biais de tierces parties (contribuables ou d'autres usagers n'utilisant pas directement le service) ou bien s'approcher du coût moyen c'est-à-dire s'éloigner d'un optimum et ainsi mettre à contribution l'usager. Dans ce dernier cas, en supposant donc que la couverture des coûts fixes doive être couverte par l'usager, la question régulatoire devient celle du niveau de prix que l'opérateur doit adopter au-delà du coût marginal de production. La seconde caractéristique des industries de réseaux en électricité comme en gaz réside dans l'existence de segments d'activités pour lesquels il existe des goulots d'étranglement ou des infrastructures essentielles. Les industries de réseaux sont comme on vient de le souligner le siège de rendements croissants ce qui rend leur duplication impossible et même peu désirable : on imagine mal de prévoir la duplication de deux réseaux de transport et de distribution de gaz naturel ou de deux réseaux de transport haute ou basse tension d'électricité au sein d'un même pays pour y faire jouer la concurrence entre deux opérateurs d'infrastructures. Toutefois, ce qui est non désirable et non souhaitable sur le segment des infrastructures 11