Hors collection - Les grands défis des finances publiques du XXIe siècle au Maroc et en France - 114

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Les finances publiques et le soutien à la croissance
Qu'est- ce que cela signifie ? En image, cela veut dire qu'on maintient artificiellement
une activité à flot en se disant qu'il vaut mieux dépenser des dizaines
de milliards d'euros supplémentaires, plutôt que de tout laisser s'effondrer pour
tout reconstruire plus tard.
Je parle vraiment, à dessein, du regard du rapporteur général du budget ; je ne
porte aucun jugement politique sur les choix qui ont été faits. Je dis que pour les
finances publiques, le choix du « quoi qu'il en coûte » m'a toujours paru pertinent.
Dit autrement, il est plus rentable pour nos finances publiques, donc pour
l'argent de nos contribuables, de dépenser rapidement et beaucoup au début
pour maintenir en vie notre tissu productif et nos salariés, plutôt que d'avoir
tout à reconstruire ; c'est aussi, évidemment, en lien avec une culture politique et
économique différente d'autres pays, pays anglo- saxons notamment, comme les
États- Unis qui, en général, connaissent des chutes et des pertes d'activité massives
avec des aides différentes - nous l'avons vu avec la monnaie hélicoptère -, mais
qui connaissent aussi un rebond important.
Parlons justement de ce rebond : les finances publiques ont joué un rôle massif
pendant le soutien, elles jouent aussi un rôle massif pendant la relance.
La relance se compose de deux outils, en deux temporalités : le plan de relance
que nous avons voté en octobre 2020, qui court sur deux années, 2021 et 2022,
d'un montant de 100 milliards d'euros avec trois objectifs politiques assumés, a
permis à notre économie de repartir ; ce sont des boosters de rebond, des boosters
de croissance. On la poursuit aussi avec de nouvelles directions économiques,
davantage de transition écologique au sein des process industriels, davantage de
compétitivité notamment en baissant les impôts, les impôts de production en particulier,
et puis avec le sujet de la cohésion et de la formation. J'y reviendrai, parce que
cela restera encore une des gageures et une des grandes problématiques de l'après,
qu'il nous faut aujourd'hui creuser, une fois qu'on aura fait ce plan de relance.
Nous avons donc connu un rebond de croissance en 2021 qui est intéressant,
puisque nous allons finalement avoir une croissance, non pas à 6 % comme nous
l'attendions, mais probablement à 6,25, voire, selon certains économistes, peutêtre
autour de 6,5 et 6,6. Ce serait donc effectivement de bonnes nouvelles à la
fois pour le dynamisme économique, mais aussi pour nos finances publiques ;
pour l'année 2022, alors que nous tablons aujourd'hui encore sur une croissance
à 4 %, celle- ci pourrait évidemment, selon certains prévisionnistes, atteindre les
4,25 %, et ce dynamisme- là est un dynamisme qui est extrêmement important.
Il y a également les crédits d'investissement sur du moyen- long terme. Il s'agit là
du plan France 2030 : 30 milliards d'euros sur des filières d'avenir et donc davantage
sur les petits réacteurs nucléaires, sur l'avion bas carbone, sur les industries
culturelles ; toute une série de filières d'avenir qui sont choisies, sur lesquelles la
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