Marie- Christine Esclassan 159 Nous sommes enfin en présence d'un cadre budgétaire fragmenté qui nuit à la compréhension du cadre juridique financier public. La fragmentation du cadre budgétaire qui caractérise la France s'accompagne d'une complexité du cadre institutionnel, avec plus de 90 000 entités relevant des trois sous- secteurs d'administrations publiques (État, Sécurité sociale et collectivités territoriales), dont les compétences se chevauchent souvent et évoluent constamment. Elle a conduit à la mise en place d'instruments de gouvernance des finances des administrations publiques à la fois complexes et lacunaires. De ce point de vue, ce n'est pas l'un des moindres mérites de la loi relative à la modernisation de la gestion des finances publiques du 28 décembre 2020 que d'avoir tenté, comme on l'a dit, de donner plus de cohérence au cadre juridique de la programmation pluriannuelle en intégrant les chapitres concernés de la loi organique du 7 décembre 2012 dans celle du 1er août 2001, et en les plaçant en tête de ce dernier texte. Cet effort de rationalisation et de lisibilité est à saluer. Il reste toutefois une limite majeure du cadre institutionnel actuel qui ne permet pas d'associer, au moins dans la réflexion sur les difficultés et les nécessités, tous les acteurs concernés aux choix financiers publics qui les concernent. La programmation pluriannuelle pourrait être l'une des pistes à emprunter pour résoudre cette difficulté.