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Les enjeux de la dette publique du Trésor
Il s'ensuit que la dette du Trésor satisfait aux critères de soutenabilité, autres
que le critère du ratio stock dette/PIB. Malgré cela, cette soutenabilité reste
contrainte par le seuil de référence de la dette des pays émergents (70 %). Cela
signifie que des marges de manœuvre existent encore, mais ces marges ne sont
pas élastiques à l'infini. Elles ne pourraient être utilisées qu'à certaines conditions,
dont la plus importante serait celle qui permettrait de contenir ce ratio.
D. Mais à quelles conditions ? Quelques pistes de réflexion
En termes de conditions d'utilisation des marges de manœuvre toujours possibles
au niveau de notre endettement, il convient de distinguer plusieurs niveaux :
1. La vigilance doit rester de mise, car, malgré tout, nous avons dépassé le seuil de
référence des pays émergents. Pour cela, le recours à l'endettement ne devrait
avoir lieu qu'une fois que l'on aura épuisé tout le potentiel de ressources
possibles, à travers notamment :
- La pleine mobilisation du potentiel fiscal national, estimé actuellement à
environ 3 % du PIB, selon le rapport de la Commission spéciale du modèle
de développement. Cette mobilisation passerait par la rationalisation de
la fiscalité dérogatoire et par l'élargissement de l'assiette fiscale à travers,
notamment, la réduction du poids de l'informel et la lutte contre la fraude
et l'évasion fiscales.
- L'amélioration du multiplicateur budgétaire à travers la maîtrise et le renforcement
de l'efficience et de l'efficacité des dépenses budgétaires, dans une
logique de réserver le financement par la dette uniquement pour les politiques
publiques à incidence directe sur le niveau de la croissance potentielle,
qui constitue un levier incontournable pour la préservation des équilibres
macroéconomiques.
- La recherche des financements à fort effet de levier, impliquant l'ensemble
du secteur privé. Cette vision serait portée, particulièrement, par deux actions
clés, à savoir la refonte du système national de garantie, qui devrait permettre
d'assurer des financements sur des bases pérennes et soutenables, et la création
du Fonds Mohammed VI pour l'investissement, dont l'objectif est de
promouvoir un nouveau format de financement, à la hauteur des exigences
des nouveaux piliers de la croissance.
2. La nécessité est réelle de poursuivre les efforts en matière de réduction du coût
de la dette, à travers, notamment :
- La mobilisation d'une épargne de long terme, notamment la réforme de
l'épargne institutionnelle. Plus particulièrement, la réforme des régimes de
retraite devrait permettre d'augmenter les gisements de l'épargne.

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