Nicolas Brunner 237 Par rapport aux autres évaluateurs publics ou privés, les institutions supérieures de contrôle disposent de plusieurs atouts pour mener des évaluations en toute indépendance, d'abord du fait de leur position institutionnelle, souvent garantie par la Constitution. Elles bénéficient par ailleurs de nombreux avantages pour réaliser des évaluations : * leur connaissance des acteurs comme des activités publiques à travers leurs autres contrôles (de performance...) ; * leur grande facilité d'accès aux données des administrations ; * les interactions de leur mission d'appréciation du bon emploi des fonds publics avec l'évaluation des politiques publiques ; * leur capacité à intégrer la dimension territoriale à travers des formations incluant les institutions régionales de contrôle lorsqu'elles en disposent ; * la maîtrise du temps adapté à la conduite des évaluations ; * le niveau élevé de professionnalisation acquis par leurs membres et la possibilité de recruter des experts ; * la capacité à nouer des relations directes et neutres avec les parties prenantes et les citoyens. IV - UN ENGAGEMENT RÉCEMMENT RENFORCÉ DE LA COUR DES COMPTES FRANÇAISE DANS LA MISSION D'ÉVALUATION Dans le cadre d'un processus collectif de réflexion stratégique appelé « JF 2025 », l'une des douze orientations retenues pour les juridictions financières (JF) est de « devenir l'acteur majeur dans la conduite des évaluations de politique publique en France »3 . L'ambition, reprise dans les lignes directrices 2022, est de « faire de l'évaluation des politiques publiques le deuxième métier des JF à l'horizon 2025 ». Quatre actions clés en découlent directement : * multiplier les travaux d'évaluation de politiques publiques pour atteindre 20 % du total des travaux en 2025 ; 3. « JF2025, le projet stratégique des juridictions financières », Cour des comptes, 1er (https://www.ccomptes.fr/fr/actualites/jf2025-le- projet- strategique- des- juridictions- financieres). décembre 2021https://www.ccomptes.fr/fr/actualites/jf2025-le