Jacques de Larosière 47 * il faut se méfier de l'idée selon laquelle, avec des taux zéro et des banques centrales qui achètent l'essentiel des titres de dette émis par les Trésors nationaux, on pourra faire face aux défis de l'avenir en s'endettant de manière indéfinie. La réalité est autre. L'endettement - qu'il soit public ou privé - ne peut s'accroître de façon illimitée. Le niveau de dette qu'impliquerait une telle politique finirait par devenir ingérable. Le marché en tiendrait compte en dégradant la note de ces actifs et en augmentant les taux d'intérêt (spreads). On peut imaginer que les banques centrales maintiennent les taux bas pendant longtemps. Mais la hausse de l'endettement finit par devenir problématique. II - LE DÉFI DE LA JEUNESSE On croit parfois que les budgets « dynamiques » et déficitaires sont favorables à la jeunesse. C'est là une vue trop simpliste. A. L'éducation Il y a un secteur où la sagesse est de dépenser assez, celui de l'éducation. Dispenser aux jeunes (dès les classes maternelles et élémentaires) un enseignement de qualité est sans doute la meilleure chose qu'une société puisse leur apporter. Malheureusement, ce ne sont pas toujours les pays dispendieux en termes budgétaires qui font le plus pour l'éducation de leur jeunesse. Mais il y a là une priorité absolue : on peut faire beaucoup d'économies utiles dans nombre de secteurs, mais pas dans l'éducation. B. L'emploi Tout système budgétaire doit prendre en compte le problème du chômage des jeunes. Un certain nombre de pays présentent durablement des taux de chômage des jeunes qui sont inacceptablement élevés. C'est un problème particulièrement sensible dans les pays en développement à forte natalité.