Revue - Revue française de finances publiques n°163/2023 - 157

Les finances européennes et la transition écologique
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affaires économiques et de l'environnement. L'adoption de « l'objection »
était synonyme de veto contre le texte de l'exécutif européen.
Ils rejetèrent le véto à une majorité de 328 voix - l'objection n'ayant
recueilli que 278 voix. Le texte finalement adopté, classifie désormais
comme « durables » certains investissements pour la production
d'électricité dans des centrales nucléaires - qui n'émettent pas de CO2
-
ou des centrales au gaz, à condition qu'elles mobilisent les technologies
les plus avancées. Et, pour ces dernières, qu'elles permettent de fermer
des centrales à charbon plus polluantes.
Lors de la discussion du texte dans l'hémicycle, des parlementaires
tentèrent de s'opposer à la classification du gaz comme énergie
verte. « Il n'y a rien de durable dans les énergies fossiles », estimait
l'eurodéputé suédoise Emma Wiesner (groupe Renew, libéral). « C'est
de la politique sale et un résultat scandaleux », affirmait Ariadna Rodrigo
de Greenpeace, en annonçant que l'ONG saisirait, avec d'autres, la
Cour de justice de l'Union européenne, unique moyen désormais de
bloquer l'initiative. Les gouvernements autrichien et luxembourgeois
s'étaient déjà prononcés en faveur d'une action en justice. « Comment
pouvons-nous demander aux autres pays de réduire leur utilisation des
énergies fossiles si nous les classifions comme vertes ? Cela va nuire à
l'accord de Paris », ajoutait le Néerlandais Bas Eickhout (Verts). Dans
un communiqué, Les Verts déclaraient que « Ni le gaz ni le nucléaire
ne sont durables ». Le résultat essentiel de la nouvelle classification
sera de faire perdre sa crédibilité au label vert de l'Union européenne,
jusqu'ici réservé aux énergies renouvelables.
Selon le député européen Pascal Canfin (Renew), contrairement
à la thèse défendue par certains écologistes, « Les craintes ne sont pas
justifiées. Le gaz et le nucléaire ne sont pas mis au même niveau que les
renouvelables et des conditions strictes sont incluses ». La taxonomie « est
un levier essentiel pour investir dans [le nucléaire,] une énergie décarbonée,
indispensable pour notre avenir », a estimé François-Xavier Bellamy (Parti
populaire européen), qui salue une « victoire de la raison il4
. »
Ainsi, alors qu'ils ne figuraient pas initialement dans la taxonomie,
ils y ont été intégrés. Ces énergies peuvent aujourd'hui, sous certaines
conditions, bénéficier de subventions européennes. Les investissements
dans les centrales peuvent, à l'avenir, être classés comme durables. La
classe comme « verts » certains investissements pour la production d'électricité dans des
centrales nucléaires qui n'émettent pas de CO2
mobilisent les technologies les plus avancées.
ou des centrales au gaz, à condition qu'elles
4. Le classement du gaz et du nucléaire comme énergies « durables » validé par les
eurodéputés, Le Monde, 6 juillet 2022.
RFFP n° 163 - Septembre 2023

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