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DROIT CONSTITUTIONNEL
que le jour où cette politique changera, l'influence du président sera beaucoup plus grande car il dispose de
pouvoirs substantiels en la matière. Aujourd'hui, ce président est plus puissant que ne l'avaient imaginé les
« Pères fondateurs » mais ses pouvoirs sont bien moins étendus que ne le pensent généralement les Français.
Toutes proportions gardées quant à la taille du pays, ses pouvoirs sont beaucoup moins importants que ceux
du président français. Même s'il dispose d'une forte légitimité (a) et de pouvoirs substantiels (b), ces derniers
restent limités notamment du fait qu'il n'est pas politiquement responsable (c).
a) Un président très légitime
930 La Constitution attribue au président la direction du pouvoir exécutif. La nature de sa légitimité de
chef de l'exécutif est donc claire et incontestable. On se trouve ici dans une situation très différente de celle
de la France, où la Constitution ne donne en aucun cas au président le pouvoir de diriger l'exécutif, le pouvoir
de diriger l'action du gouvernement étant attribué au Premier ministre.
931 Le président est élu au suffrage universel quasi direct.
Du fait de son ancienneté et du caractère fédéral de l'État, cette procédure est un peu complexe. Elle se
déroule d'abord dans le cadre des États puis au niveau fédéral.
1) Les candidats sont choisis par les partis. Cette désignation est faite dans le cadre d'élections primaires
(ouvertes à tous ou fermées aux seuls électeurs ou membres du parti), ou bien ces candidats sont choisis
par des comités locaux puis par les délégués du niveau local réunis au niveau national.
2) Le peuple élit les grands électeurs. Cette élection a toujours lieu le mardi qui suit le premier lundi
de novembre. Cette élection se fait le plus souvent au scrutin majoritaire de liste, de sorte que tous les
grands électeurs d'un État sont du même parti. On dit donc que tel État a voté républicain ou démocrate.
Le nombre de grands électeurs dans chaque État est égal au nombre de ses congressmen à Washington :
- 435 (nombre de membres de la Chambre des représentants)
- + 100 (nombre de sénateurs)
- + 3 pour Columbia
Soit = 538 grands électeurs.
3) Les grands électeurs élisent le président en décembre.
Le candidat est élu à la majorité absolue, soit avec 270 grands électeurs favorables.
Les grands électeurs ont un mandat impératif (cela n'est pas prévu par la Constitution, mais c'est un
usage constamment respecté) ce qui signifie qu'ils doivent voter dans le sens ils se sont engagés à le
faire. Dès lors, on connaît en principe le résultat de l'élection présidentielle début novembre, puisque l'on
sait combien de votes obtiendra chaque candidat.
Si aucun candidat n'obtient la majorité absolue ou en cas d'égalité, c'est la Chambre des représentants
qui élit le président. Cela s'est produit deux fois dans l'histoire, en 1800 et en 1824.
932 Du fait du mandat impératif des grands électeurs, cette élection indirecte du président est en fait le
plus souvent une élection quasi directe. Tout se passe généralement comme si le président était élu directement
par les citoyens. Il y a eu cependant quatre cas dans l'histoire dans lesquels le candidat élu n'a pas
été celui du parti qui avait recueilli le plus grand nombre de voix des citoyens : en 1876, 1888, 2000 et 2016.
En 2000, c'est la Cour suprême qui a décidé, à une voix près, que G. Bush avait remporté l'élection, alors que
Al Gore (très favorable à a protection de l'environnement) avait obtenu plus de voix des citoyens. En 2016,
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