Cours - Méthodologie des exercices juridiques - 7e - 114

MÉTHODOLOGIE DES EXERCICES JURIDIQUES
* Quel courant intellectuel a porté le texte ?
* Le texte répond- il à une demande de juristes, à une évolution de la société, à un vœu de l'opinion
ou à un besoin politique ?
* Quelles intentions guident l'écriture de ce texte ? Quels objectifs sont visés ?
* Quels sont les apports de ce texte par rapport au droit en vigueur ? Le texte correspond- il à un
revirement de jurisprudence ou de doctrine ? Le texte est- il isolé ou appartient- il à un corps de
documents ? Est- il contesté ou suscite- t-il l'adhésion ? Existe- t-il d'autres exemples connus de
textes semblables en droit comparé ou dans d'autres domaines du droit ?
* Le document est- il sujet à discussions, critiques, interprétations ou appréciations, notamment
par la doctrine ?
* Quelle est la portée du texte ? Quels sont ses effets ? Le texte permet- il d'améliorer ou, au
contraire, d'envenimer une situation ?
* Le texte a- t-il été modifié ou abrogé depuis sa création ?
II. L'élaboration du plan, colonne vertébrale du devoir
A. Le commentaire de texte typique des facultés de droit
1. L'incontournable structure binaire du plan
Comme en matière de commentaire d'arrêt les plans de commentaires de texte sont binaires1
.
Même si cela est tentant, comme c'était bien souvent le cas au lycée et à l'imitation des plans
des littéraires, de science politique ou des classes préparatoires aux grandes écoles, de faire des
plans en trois parties (les plans de prépa sont généralement en 81 points : trois fois trois fois trois
fois trois), le juriste aura soin de respecter le mode de pensée formaliste et structurant du rythme
double. Généralement, le plan du devoir de l'étudiant se construit à partir du plan du texte lui- même.
Si le texte à commenter est une simple phrase, il va de soi que l'étudiant observera alors d'autant
plus scrupuleusement la construction grammaticale de la phrase, sa logique, la place des mots.
2. Des titres apparents, explicites, pertinents
Les titres (autrement appelés intitulés) doivent être apparents : généralement, ils sont constitués
d'une phrase, qui apporte une grande idée ; il n'est d'ailleurs pas recommandé de divulguer plus de
deux idées dans un titre. L'esprit de l'auteur du commentaire de texte doit être en effet capable
de synthétiser plusieurs sous- idées dans une même titulature logique desservant ensuite des
parties plus approfondies. Pour les intitulés, il convient d'éviter les phrases longues et formulées,
entièrement rédigées, ainsi que les interrogations ; les étudiants leur préféreront les phrases
nominales, comportant un verbe à l'infinitif, non conjugué. Un titre comporte donc un sujet (servant
d'acteur), un verbe (servant à rendre l'intitulé vivant ou un nom clé, un lien déterminant qui donne
du relief, de l'animation ou de la force à la pensée) et un complément (il peut être un complément
d'objet direct, un adverbe ou un adjectif modérateur pour apporter une subtilité, une nuance ou
une atténuation). Par exemple : « exécutif et législatif, un partage modéré des pouvoirs ». Le verbe,
au lieu d'alourdir un titre, peut être sous- entendu et remplacé habilement par une structure de
1. V., chapitre 1, p. 66
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