DROIT DES BIENS d'une propriété sans richesse économique. Les fruits lui échappent aussi nécessairement car ils tombent dans cette universalité qu'est le patrimoine d'affectation. C'est enfin l'idée de patrimoine d'affectation qui permet de résoudre la question d'une propriété temporaire qui est néanmoins valablement transmise sans limitation de durée par le fiduciaire. L'échéance de la fiducie marque non pas le terme de la propriété mais le terme du patrimoine fiduciaire, lequel provoque alors sa transmission universelle au bénéficiaire284 . ■ 284. La loi n'est pas diserte sur les modalités de cette transmission et l'on peut alors hésiter entre deux schémas. Le premier est celui d'une transmission universelle classique, le bénéficiaire obtenant l'actif et le passif fiduciaire (lié à la gestion et à la conservation du patrimoine indivis). La dévolution produit une confusion du patrimoine fiduciaire et du patrimoine propre du bénéficiaire, les droits des créanciers s'en trouvant modifiés. Le second passe par la liquidation du patrimoine fiduciaire avant sa transmission, dont on peut emprunter le schéma aux règles présidant à la dissolution des personnes morales ou à l'acceptation à concurrence de l'actif net des héritiers. L'absence de toute disposition légale en ce sens conduit à rejeter une telle solution (contra,A. LEROY, « Le passif fiduciaire », Droit et patr. juin 2008, p. 58 s., spéc. p. 62). 108