Systèmes - Droit constitutionnel britannique - 3e - 233

Le gouvernement central
Premier ministre (sauf ceux de la circonscription dont il est l'élu), ce
dernier est le leader identifié d'une majorité élue au suffrage universel
direct. Cette caractéristique « présidentielle » permet sans doute
un rapprochement avec le président de la République française.
Cependant, l'analogie s'arrête là : le Premier ministre, lié à une
majorité partisane, doit s'appliquer à respecter les engagements
qu'il a annoncés au peuple, mais aussi au Parlement. De fait, il est
moins isolé statutairement que le chef de l'État français et plus
contraint par le programme électoral qu'il a présenté à l'électorat.
C'est ainsi que les manifestos trouvent leur traduction immédiate
dans le premier Discours du Trône qui suit les élections. En second
lieu, seul le gouvernement a la capacité matérielle de prendre en
charge et de mener toutes les actions de l'État en disposant de l'Administration
dont les principaux agents centraux relèvent du Civil
service. Les critiques touchant le gouvernement n'en demeurent
pas moins nombreuses. Quelques-unes trouvent progressivement
des réponses. D'autres ne sont malheureusement toujours pas surmontées.
Deux exemples nous en convainquent.
Le gouvernement est régulièrement accusé d'omnipotence. Pour
contrecarrer ce sentiment, une volonté de transparence de l'action
gouvernementale s'affirme fortement afin de renforcer le lien avec les
administrés et leur garantir la possibilité de contester les actes dont ils
sont destinataires. Le plan d'action nationale « Open Government Partnership
» de 2013-2015 renouvelé tous les deux ans (le dernier couvrant
la période 2021-2023), détermine cinq objectifs visant à améliorer les
rapports entre les citoyens et le Civil service. Selon le document du
Cabinet Office publié en 2013, le plan a pour but de perfectionner les
services publics essentiels, maintenir l'intégrité des agents publics,
rendre plus efficace le management des ressources publiques, assurer
une meilleure sécurité à la collectivité et accroître les contrôles en
matière d'environnement, de corruption et de protection de l'usager.
L'un des vecteurs mis en avant par le Cabinet pour parvenir à ses fins
est le recours à l'open data. Le gouvernement britannique, qui a signé
la Charte du sommet de Lough Erne de juin 2013, est en pointe en la
matière. Le Royaume-Uni est considéré comme l'État du G8 le plus
performant dans le domaine de l'ouverture des données publiques. Il
s'ensuit quelaparticipation àladécision publiqueou sacontestation
sont facilitées. Le plan ne concerne pas que le gouvernement central :
il a vocation à s'imposer aux autorités locales et aux organismes qui
ont en charge des activités de service public. Pour le plan 2021-2023,
l'accent a notamment été mis sur la transparence de la justice, le bon
usage des données de santé, la lutte contre la corruption et la fraude,
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