Communiquer le droit parler pour remplir sa mission. À contre-courant du mouvement de dématérialisation, le juge administratif reconnaît depuis peu cette évidence. Dans son communiqué de presse du 27 novembre 2020, la haute juridiction administrative a rappelé que traditionnellement, l'instruction des affaires était écrite devant les juridictions administratives. Invoquant le souci d'améliorer continûment ses procédures, son porte-parole a fait part de la volonté d'ajouter « une dose de dialogue oral entre les parties et le juge en amont des audiences afin d'approcher davantage la réalité pour les affaires qui le nécessitent ». D'autant, affirme le communiqué, que ces audiences « ont démontré les avantages de l'échange oral pour saisir au mieux la complexité des situations et rendre la décision la plus juste, la plus pertinente et la plus applicable dans la réalité ». Espérons que ce mouvement de réhumanisation de la justice se poursuive et s'étende. L'enseignant lui aussi doit faire preuve de bonne foi. Il doit tenter de transmettre un savoir en témoignant de son ressenti. Il doit expliciter ses a priori plutôt que de prétendre à la neutralité. Il doit oser dire d'où il parle afin d'humaniser son enseignement et de le situer dans son contexte. Il permet ainsi à ses élèves de comprendre que le droit n'est pas une matière purement objective et technique mais qu'il fait appel à un vécu. En dévoilant son humanité et son expérience subjective à ses étudiants, le professeur de droit favorise le développement de l'esprit critique et de la sensibilité 73