106 Revue Française de Finances Publiques et les documents remis au Parlement comme le rapport annuel sur la dette ne donnent que rarement lieu à débat à ce sujet. Dans ce contexte il faut saluer l'initiative prise par la délégation sénatoriale à la prospective d'élaborer un rapport sur l'avenir des dettes publiques. Ce rapport publié en novembre 2021, outre l'analyse historique à laquelle il procède sur l'histoire des dettes publiques et le rappel du cadre européen dans lequel se trouve la France pour la gestion de ses finances publiques, revient sur la soutenabilité de la dette et sans se prononcer sur les moyens de garantir cette dernière, pose plusieurs options. Comme le fait régulièrement la Cour des comptes depuis plusieurs années maintenant il relève la divergence progressive de la situation de la France par rapport aux autres pays de l'Union s'agissant de la dette. Malgré ces qualités ce rapport ne traite pas des impacts de long terme de la démographie sur les déficits et donc sur leurs résultantes : la dette, alors que celle-ci exprimée selon les règles européennes en pourcentage du PIB, est une donnée incontournable pour la croissance économique comme pour l'évolution des charges. En ce début d'année la publication par l'INSEE du bilan démographique pour 2023 traduisant un nouveau recul de la natalité est venue opportunément rappeler ce facteur incontournable de toutes politiques publiques, le même jour dans sa conférence de presse le président de la République annonça de nouvelles mesures en matière de congés de naissance et un programme de lutte contre l'infertilité, cette concordance ne doit sans doute rien au hasard, et peut marquer le retour de la question démographique dans les choix de l'État, qui comme l'impact de la dette relève de ce temps long si difficile à faire prévaloir. RFFP n° 167 - Septembre 2024