Revue - Revue française des Finances Publiques n°167-2024 - 130

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contrôlé, et les premières COP4
dans les années 1990, que deux
concepts complémentaires émergent, celui de développement durable
ou soutenable et celui de dette écologique.
Le rapport Brundtland de 19875
donne une définition largement
acceptée du développement durable. Il s'agit « de répondre aux besoins
du présent sans compromettre la possibilité pour les générations à
venir de satisfaire les leurs... (C'est) un processus de changement
dans lequel l'exploitation des ressources, le choix des investissements,
l'orientation du développement technique ainsi que le changement
institutionnel sont déterminés en fonction des besoins tant actuels qu'à
venir »6
ont surtout cherché à rendre opérationnel7
. Les développements ultérieurs de la réflexion sur cette notion
ce premier concept.
Quant à la dette écologique, dans son acception originelle, elle
renvoie à l'idée de surexploitation des ressources naturelles des pays
pauvres par les pays riches.
Plus précisément, durant les années 1980, les pays en développement
et singulièrement ceux d'Amérique latine, ont vu leur dette extérieure
croître très rapidement, débouchant sur des crises de la dette aux
conséquences extrêmement graves. Ils ont alors subi les pressions des
institutions financières internationales et la mise en place de plans
d'ajustement structurel visant au remboursement de leur dette financière
le plus rapidement possible. La dette écologique a alors pu être pensée
de manière restrictive comme un argument en faveur d'une annulation
partielle ou complète de la dette financière des pays pauvres.
Mais rapidement cette vision restrictive a été bousculée car elle
privilégie une approche économique et financière de la nature et des écosystèmes
en fonction des services productifs qu'ils peuvent rendre8
. Or,
très souvent, et contrairement à la dette financière, la dette écologique ne
peut être remboursée au sens où les dommages causés à la nature sont
irréversibles. La démarche de réparation ou de restauration de la nature
4. COP ou Conférence des Parties, c'est-à-dire réunissant les pays ayant signé la Convention
Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique adoptée lors du « Sommet de la
Terre » de 1992 à Rio. La première COP a été organisée en 1995 à Berlin. Les COP sont
des conférences annuelles qui peuvent adopter des accords sur la réduction des émissions
de gaz à effet de serre avec des objectifs communs ou différenciés.
5. Rapport de la Commission des Nations-Unies sur l'Environnement et le Développement
présidée par Madame Gro Harlem Brundtland intitulé « Notre avenir à tous » en préparation
du Sommet de la Terre.
6. Rapport Brundtland, https://www.pfi-culture.org/wp-content/uploads/sites/1052/2016/04/19
87rapportbrundtland.pdf
7. Voir VAILLANCOURT Jean-Guy (2002), « Action 21 et le développement durable »,
VertigO-La revue en sciences de l'environnement, Vol. 3, n° 3.
8. AZAM Geneviève (2013), « Une dette écologique ? », La Revue du MAUSS, n° 42, p. 31.
RFFP n° 167 - Septembre 2024

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