Revue - Revue française de Finances Publiques n°168-2024 - 86

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nationale comme le Sénat ne peuvent au regard de l'impartialité de
l'institution dans le traitement des parlementaires exprimer un avis sur
la valeur législative des propositions de loi, des questions, des rapports
ou des amendements.
C'est pourtant bien à partir de ces données purement statistiques, qui
ne reflètent que la présence de l'élu que sont établis les classements
dont la multiplication et la fréquence se sont accentuées avec le
développement d'internet et la mise en ligne des données par les
assemblées.
Dès 1977 cependant un Institut de mesures de l'activité parlementaire
a été créé à l'initiative d'Alain Brouillet, ce dernier, dans un article
publié dans la revue Pouvoir en 1983, a retracé les débuts de ce
qu'il appelle l'informatique parlementaire sous son double aspect,
faciliter l'accès aux données extérieures dans tous les domaines pour
les parlementaires, mais aussi établir des données sur l'activité du
Parlement. Dans les années qui suivent la création de l'institut, et à
partir des données qu'il fournit, les premiers classements seront établis
dans plusieurs magazines : Le Point, L'Expansion, Le Nouvel Obs.
Avec le développement d'internet et consécutivement aux incidents
ayant marqué la discussion de la loi Hadopi, émerge en 2009 un
acteur aujourd'hui incontournable de l'information sur l'activité des
parlementaires,
devenu
quasi
institutionnel
le
site NosDéputés.fr
auquel s'adjoint Nos Sénateurs.fr. Ces deux sites émanent du collectif
Regards citoyens.org qui se définit dans sa présentation en ligne comme
« une association constituée de citoyens de tous âges et régions, tous
bénévoles, qui se sont rencontrés sur Internet dans un désir commun
de proposer un accès simplifié au fonctionnement de nos institutions
démocratiques à partir des informations publiques ». C'est notamment
à partir des données de ce site, à l'approche des élections de 2012,
qu'une nouvelle série de classements des députés, en fonction de leur
activité parlementaire, est établie par plusieurs magazines et quotidiens :
Hit-parade des députés (Marianne 23 janvier 2012), classement des
députés (L'Expansion 1/04 2011). Des déclinaisons régionales existent
comme celle du quotidien Sud-Ouest. En 2018 quelques mois après
le début de la nouvelle législature Paris Match le 31 mai 2018 publie
un article et un classement consacré aux députés les plus actifs. Le
phénomène s'inscrit dès lors en continu.
Les données recensées par Regards citoyens et ces classements,
constituent-ils le reflet du travail parlementaire, et de sa valeur ajoutée
pour le citoyen ? Alors que les graphiques retraçant la présence et
l'activité des parlementaires sur les sites de NosDéputés.fr ou de Nos
RFFP n° 168 - Novembre 2024
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