Droit & Pratique professionnelle - Guide des techniques de plaidoirie - 2e - 38

GUIDE DES TECHNIQUES DE PLAIDOIRIE
Section 1
La production spontanée et la production assistée
despiècesdu dossier
Les clients fournissent naturellement un certain nombre de pièces ou de documents à
l'occasion de l'exposition de leur cas : courriers, lettres recommandées, contrats, mails,
etc.
Sur le plan quantitatif, cette production spontanée peut être très abondante, les clients ne
sachant pas toujours quels documents seront réellement utiles à leur conseil - ou plus
exactement, ils peuvent être persuadés que tous les documents dont ils disposent sont
nécessaires à la bonne compréhension de leur affaire !
Dans ce cas, l'avocat devra trier, écarter et ne conserver que les seuls documents et
pièces utiles. Il ne peut le faire qu'en ayant à l'esprit l'objectif retenu.
Mais, il arrive, parfois, que les pièces produites spontanément par le client soient, au
contraire, peu nombreuses. Il n'est pas rare, en effet, que certains documents pourtant
importants pour la défense des intérêts du client (ou simplement pour la compréhension
du dossier) soient tout simplement absents de la production - la pièce apparaissant alors
àl'avocat en « creux », au travers, par exemple, des réponses de la partie adverse à un
courrier qui n'est pas spontanément communiqué par le client. Le client peut s'être
montré « sélectif » et avoir occulté certaines pièces ou édulcoré certains faits.
Dans ce dernier cas, il appartient à l'avocat d'accompagner son client dans l'identification
des pièces à produire et de les lui réclamer en prenant soin de lui expliquer que c'est la
seule manière pour lui de comprendre le dossier, et que les pièces ainsi transmises ne
seront pas nécessairement produites à l'instance.
Lorsque les pièces sont réunies et le dossier expurgé des documents inutiles, une analyse
qualitative du dossier peut, dès lors, commencer.
Si l'avocat doit être rassurant vis-à-vis de son client qui témoigne toujours d'une émotion
ou d'indignation, il doit aussi et surtout se montrer critique (ou analytique) au regard des
pièces et faits rapportés.
Matériellement, cette analyse du dossier requiert une mise en ordre matériel des
éléments communiqués avant d'envisager un travail réel d'analyse et de compréhension
des documents1
.
EN RÉSUMÉ
Au termedecette étapedetravail matériel, l'avocat disposera de l'ensemble despiècespertinentes
du dossier.
Il aura identifié d'éventuels «manques » qui nécessiteront une attention particulière dans la
suitedeson travail.
1. L'analyse des documents doit permettre d'identifier les points d'accord et évidemment de désaccord entre les Parties au
contentieux et donc de formuler l'état de la question à faire trancher par le tribunal (dans le respect de l'objectif recherché,
voir ci-dessus Chapitre 1).
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