Droit & Pratique professionnelle - Guide des techniques de plaidoirie - 2e - 93

Articuler les arguments dans un raisonnement solide
Stratagème nº 9 : la manipulation des réponses de l'adversaire, pour parvenir à des
conclusions différentes, voire opposées.
Stratagème nº 11 : procéder par induction. Faire valider le cas particulier, et plus tard,
postuler le cas général comme si la validation du cas particulier avait précisément validé
le cas général.
Stratagème nº 12 : utiliser une qualification appréciative (si l'on est pour la thèse) ou
dépréciative (si l'on est contre la thèse). C'est une forme de pétition de principe car on
pose « en principe » ce qu'il y a à démontrer, au travers de la qualification retenue !
Stratagème nº 13 : pour faire admettre un énoncé à l'adversaire, il faut lui soumettre
également le contraire pour lui laisser le choix, en prenant soin de bien prononcer le
contraste, de sorte que l'adversaire soit obligé d'approuver notre énoncé.
Stratagème nº 14 : procéder par affirmation. Si les prémisses n'ont pas été acceptées par
l'adversaire, prononcer, malgré tout, la conclusion comme si elle était évidente. Si l'adversaire
est timide ou timoré, cette conclusion fera son effet.
Stratagème nº 15 : si la thèse est paradoxale, et qu'il est difficile de la prouver, on soumet
alors à l'approbation adverse une proposition juste mais bancale,comme s'il s'agissait de
fairepartirdelàleraisonnement. S'il la rejette, on démontrera par l'absurde qu'ilatort.
S'il l'accepte on pourra poursuivre.
Stratagème nº 16 : attaque ad hominem. Relever que ce que vient de dire l'adversaire
serait en contradiction, même partiellement, avec ce qu'il aurait dit à un autre moment.
Montrer la contradiction.
Stratagème nº 17 : pour sortir d'une difficulté, utiliser le distinguo.
Stratagème nº 18 : si l'on voit arriver une conclusion qui nous serait défavorable, il faut
interrompre l'adversaire pour le faire dévier de son raisonnement actuel et éviter qu'il
ne prononce la conclusion redoutée.
Stratagème nº 19 : contrer une argumentation en élargissant le débat, et en ne répondant
donc pas directement à la thèse développée.
Stratagème nº 20 : si les prémisses sont admises, on ne soumet pas la conclusion à
l'adversaire mais on la lui impose pour éviter qu'il ne la conteste de mauvaise foi.
Stratagème nº 21 : lorsque l'adversaire développe un argument spécieux, il est souvent
plus simple plutôt que de démontrer son erreur, de lui opposer une contre-argumentation
tout aussi spécieuse. L'objectif n'est pas la vérité mais la victoire.
Stratagème nº 22 : si l'adversaire exige que l'on admette quelque chose dont la suite
logique concernerait directement le point de discorde, il faut refuser en invoquant son
caractèredepétition deprincipe.
Stratagème nº 23 : la contradiction et la polémique poussent à l'exagération. Pousser
l'adversaire à exagérer, puis démontrer l'inexactitude de sa position, en obtenant ainsi
le désaveu de l'ensemble de sa position y compris de la position initiale.
Stratagème nº 24 : soutirer de la proposition adverse des conclusions déduites de la
position de l'adversaire qui sont abusives et dépassent sa propre position.
Stratagème nº 25 : raisonnement par l'absurde mené par une instance ou contreexemple
(un seul cas particulier permet d'infirmer une induction, ce cas s'appelle l'instance
ou contre-exemple).
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