Précis Domat - Histoire du droit des affaires - 4e - 138

HISTOIRE DU DROIT DES AFFAIRES
développement de ses affaires. Mais, elles ne sont pas comparables, cela va de soi,
aux affaires du XIX
e siècle, ni évidemment aux nôtres, ni du point de vue juridique
(peu de sociétés anonymes), ni du point de vue des capitaux, ni pour leur intégration
(à l'exception des Wendel), ni pour la ventilation des différents secteurs, le
textile étant alors le plus important.
SECTION 2 LE NÉGOCE
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Il y a forcément un négoce interne : principalement, le commerçant
habituel petit et moyen - le boutiquier -, mais aussi des négociants de
commerce interne de grande envergure. Pour les désigner, toute une série de termes
qui ont évolué du XVIII
un grand marchand de tissus vendant tous les produits finis de la profession textile.
Même chose pour l'épicier : au XVIII
e siècle à nos jours. Pour l'Ancien Régime, le mercier, c'est
e siècle, l'épicerie désigne le commerce de gros
de tout ce qui tourne autour de la consommation de la nourriture et, en particulier,
les produits chers, les épices, le café, le sucre, tout ce qui est réservé aux classes
assez riches. De façon générale, le mot « marchand » n'est alors employé que pour
les négociants d'un certain niveau. À Paris, par exemple, la grande ville commerçante,
le négoce est divisé en autant de communautés que de spécialités. Au-dessus
des libraires (= éditeurs), des marchands de vin, des maquignons, dominent les six
corps de marchands de Paris, fortement structurés : drapiers, épiciers, merciers,
pelletiers, bonnetiers, orfèvres. Ils détiennent le pouvoir municipal en la personne
de leurs élus : prévôt des marchands et échevins.
Dans ces différentes branches, on peut trouver de très gros négociants qui font
des affaires en dehors même de leur métier (sans parler de la spéculation sur les
grains qui fut une des aberrations du XVIII
e siècle). Ces négociants, notamment les
Parisiens, commencent par leur propre branche de négoce ; à partir de là, ils investissent
dans des affaires encore assez près de leur domaine ; puis ils rachètent d'autres
affaires ; ils placent leur argent, spéculent, en particulier dans le commerce
colonial ; ils deviennent assez vite des gens de finances, s'occupent des affaires
des grands seigneurs ou des princes du sang, finissent par être élus à des fonctions
municipales, échevins de Paris, jurats de Bordeaux, capitouls de Toulouse et par là
accèdent - eux ou leurs enfants - à la noblesse.
215 Le commerce maritime12
et colonial. - Il peut donc y avoir, même dans ce
e siècle, le commerce
négoce interne, de grandes fortunes et des affaires déjà modernes ayant un aspect
de trust. Mais le plus intéressant est, sans conteste, au XVIII
extérieur qui a déjà un côté de grand commerce international. Pendant un certain
temps, surtout au XVIII
Paris, Sedes, 1997.
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e siècle, le commerce maritime et colonial a été abandonné à
des « compagnies », grandes sociétés de capitaux protégées par le roi, ayant un
■ 12. P. HAUDRERE, Le grand commerce maritime au XVIII
e siècle. Espaces européens et espaces maritimes,

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