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LA MENACE DE LA CRIMINALITÉ ORGANISÉE DANS LE MONDE
concentration dans les régions Rhône-Alpes, Hauts-deFrance
et Grand-Est. Elle représentait, jusqu'en 2019,
la troisième population d'étrangers sans titre en France
puis a chuté au 10e
rang. Parallèlement, la libéralisation
des visas en faveur des Albanais porteurs de passeports
biométriques a entraîné une nette hausse de la demande
d'asile albanaise.
Forte d'une diaspora installée dans les zones stratégiques
(Amérique Latine, Europe occidentale, Émirats
Arabes Unis...), la mafia albanaise rayonne mondialement,
a noué des alliances solides avec les autres structures
criminelles à haut risque et a investi les principaux
marchés criminels.
31. Activités principales des groupes criminels
albanais. - Il en est ainsi du trafic de stupéfiants où
les criminels albanais se sont imposés dans la vente
d'héroïne dans plusieurs régions françaises, notamment
en Savoie, dans le pays de Gex et le lyonnais ainsi
que le Grand Est. La piètre qualité de l'héroïne vendue
leur a permis d'être compétitifs sur ce segment et de
concurrencer les trafiquants turcs, leurs partenaires traditionnels.
Des clans se sont ensuite implantés dans le
Grand Ouest du pays, comme à Rennes, à Brest ou à
Nantes. Certains sont devenus des acteurs clés du trafic
de cocaïne en bénéficiant de l'appui de leur centre de
commandement à Tirana et des principaux fournisseurs
en Amérique Latine.
En matière de trafic d'armes à feu, l'Albanie est un
pays source principalement pour les kalachnikovs, les
composants d'armes et les munitions. Ces marchandises
font l'objet d'un trafic avec l'Italie, en passant par
les points de contrôle frontaliers des ports.
Les filières d'immigration albanaises sont parmi
les plus actives dans les passages périlleux vers
l'Angleterre depuis les côtes françaises via des petites
embarcations gonflables (small boats). Les migrants
albanais sont les plus nombreux dans la masse globale
des candidats aux passages transmanche. Ce
flux migratoire est exploité en amont par les filières de
passeurs puis par les groupes criminels déjà présents
sur le territoire d'arrivée qui y voient une source de
main d'œuvre et un vecteur d'implantation de leurs
« soldats ».
Les vols sériels, dont au premier chef les cambriolages
d'habitation, sont le fait d'équipes à tiroir composées
de deux à quatre individus missionnés depuis l'Albanie
ou d'autres pays de l'Union européenne. Ces équipes
commettent une multitude de faits sur un court laps de
temps et se concentrent sur les zones frontalières et les
territoires ruraux. Le butin, généralement composé de
numéraire, bijoux et objets précieux, est pris en charge
par des filières de recel implantées principalement en
Belgique et en Suisse. Des commanditaires à l'étranger
passent commandes de biens et d'équipement au gré
de la demande dans certains pays (métaux précieux,
high-tech, outillage onéreux, pots catalytiques...).
La crise sanitaire a diminué l'emprise des réseaux
albanais de proxénétisme à l'instar de leurs concurrents
nigérians. De nombreux cadres criminels ont
quitté la France pour regagner leur pays d'origine. La
levée des mesures sanitaires n'a entraîné qu'un retour
résiduel sur la voie publique alors que le proxénétisme
logé, et notamment dans les cités sensibles, est en
plein essor.
32. Activités des groupes criminels kosovars. -
Les criminels kosovars ont donné une dimension
internationale à leurs activités, grâce aux liens privilégiés
avec les groupes criminels albanais, principalement
dans la zone adriatique (Italie) comme dans le massif
alpin (suisse et français). Construits sur des liens géographiques
ou familiaux, les groupes criminels kosovars
développent en France des activités criminelles diversifiées
: cambriolages, vols en série, trafic de stupéfiants,
filières d'aide aux migrants illégaux.
Situé au centre des Balkans occidentaux, le Kosovo
est au carrefour de différents trafics de stupéfiants. Des
réseaux albano-kosovars importent, sur le territoire
français, les produits stupéfiants (héroïne, cocaïne, cannabis)
acheminés depuis la Turquie par la Route des
Balkans, ou depuis les Pays-Bas. Ils s'appuient sur une
communauté installée dans les zones frontalières avec
la Belgique, l'Allemagne et la Suisse. Pour conquérir
de nouveaux territoires tout en évitant les conflits, les
groupes criminels nouent des alliances avec des trafiquants
locaux, notamment franco-marocains, déjà
implantés dans les grandes villes.
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