Systèmes - Le travail parlementaire sous la Ve République - 7e - 58

Le travail parlementaire sous la Ve République
crée la surprise en ne manquant l'élection à la présidence du groupe
du RPR que d'une voix face à Bernard Pons, et Jean Auroux fut élu
Président du groupe socialiste alors qu'il n'était pas, a priori, le candidat
le plus attendu. Depuis lors, les votes recèlent bien des inconnues.
Ils font parfois suite à des mécontentements internes, comme
ce fut le cas pour le départ de Gilles Le Gendre du groupe REM en
septembre 2020, à des départs du gouvernement, ce qui fut le cas
pour Christophe Castaner qui a alors devancé Aurore Berger. À l'inverse
le poste devient fréquemment vacant suite à une nomination
comme ministre, par exemple pour Louis Mermaz en octobre 1990
ou Bruno Le Roux, président du groupe majoritaire de 2012 à
décembre 2016, auquel succède Olivier Faure, réélu en 2017, mais
qui quitte la fonction pour prendre la présidence du parti en 2018
ou encore pour Marc Fesneau, président du groupe Modem, en octobre
2018, avant que celui-ci ne devienne à son tour ministre.
Le président est, en quelque sorte, la « figure de proue » du
groupe parlementaire. C'est lui qui reçoit en premier les embruns
et qui symbolise la personnalité politique du groupe qu'il conduit.
Lors des grands débats, il est souvent l'orateur principal du groupe.
Il en est la référence même s'il est parfois contesté par certains de
ses amis. À l'intérieur du groupe, il a un rôle difficile de conciliateur,
d'organisateur, de négociateur, voire, parfois, de confesseur. Un
mandat de président du groupe majoritaire, à l'Assemblée peut
être une étape significative dans la carrière, comme en témoignent
les parcours successifs de Laurent Fabius, Jean-Louis Debré, Bernard
Accoyer, ou encore de Richard Ferrand devenus ensuite présidents
de l'Assemblée. La tâche est rude, et il faut souvent ajouter à
un bon sens politique des talents de diplomate confirmé. Chaque
semaine, avec les présidents de commission, ils se retrouvent
autour du Président de l'Assemblée (ou du Sénat) et du ministre
chargé des relations avec le Parlement (maîtrise de l'ordre du jour
oblige), pour la Conférence des présidents.
Ès qualité, le Président dispose également de certains pouvoirs et
peut en déléguer certains : participation à la Conférence des présidents,
demande de suspension de séance, vérification du quorum
(présence dans le Palais de la majorité absolue des membres composants
l'assemblée concernée), qu'il doit demander personnellement
et, à l'Assemblée, sous la condition que la majorité des membres
de son groupe soit effectivement présente, demande de scrutin
public, etc. Ces pouvoirs sont autant d'« armes » parlementaires que
les présidents des groupes d'opposition peuvent utiliser pour un
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