270 Le sexe de l'impôt Ce constat ne doit toutefois pas réduire la portée politique de l'adoption de la directive n° 2022/542 par les États membres. En effet, Fabrice Pezet souligne à juste titre que les catégories énumérées à l'annexe III de la directive offrent aux États membres un cadre au sein duquel ils peuvent mettre en œuvre leur politique fiscale. Les États membres peuvent recourir aux taux réduits dans certaines catégories, sans y être contraints : « les États demeurent libres d'apprécier la pertinence d'adopter un taux réduit pour telle ou telle catégorie, en fonction de leurs traditions économiques et sociales ou encore de leurs objectifs. De ce point de vue, l'extension du champ d'application des taux réduits doit se voir comme conférant aux États membres la latitude nécessaire pour adopter, dans le cadre du marché intérieur, une politique fiscale, zone parfois nébuleuse où les effets d'annonce politiques comptent parfois beaucoup plus que les résultats effectifs... ». Dans ces conditions, la directive accroît la marge de manœuvre politique des États membres pour intervenir sur leur économie via les taux réduits. Elle conforte également le rôle des taux réduit au regard des objectifs d'intérêt général des États. On voit donc toute l'importance de cette nouvelle approche dans le cadre d'une analyse sexo-spécifique du régime de taxe sur la valeur ajoutée.