UN ÉCHEC DES THÉORIES DE LA CAUSALITÉ UTILISÉES PAR LE DROIT FRANÇAIS 123 le dernier évènement avant la survenance du dommage puisqu'il est parfois difficile de savoir dans quel ordre les faits se sont enchaînés. 185. Conclusion du chapitre. L'objectif de ce chapitre était non seulement d'effectuer une présentation des différentes théories de la causalité, mais aussi et surtout d'expliquer quels sont leurs rapports avec l'incertitude scientifique, et de démontrer pourquoi elles n'en donnent pas les clés de résolution. Le nœud de l'incertitude scientifique causale se situe toujours au stade de la causalité matérielle. Or, sans surprise, aucune des théories de la causalité ne permet d'avoir accès à un enchaînement de faits qu'il est difficile ou impossible de retracer. Ces théories ne donnent pas non plus de résultats satisfaisants pour concevoir une causalité juridique sans causalité matérielle et scientifique connue : aucune d'entre elles ne permet de concevoir de garde-fou à une autonomisation trop grande de la causalité par rapport à la science, qui résulterait en une déconnexion du droit par rapport au fait. 186. Conclusion du titre. La causalité n'est pas un concept pouvant être défini de façon unitaire. Par ailleurs, nous pouvons d'ores et déjà constater que c'est au stade de l'évaluation de la causalité matérielle que l'existence d'une incertitude scientifique peut être constatée. À l'heure actuelle, aucune des « théories » de la causalité n'offre de méthode de résolution de l'hypothèse dans laquelle l'incertitude scientifique viendrait entraver la recherche de la causalité matérielle. Pour cette raison, un renouvellement de la façon dont le droit français conçoit la causalité serait bienvenu.