Chapitre 2 L'EXISTENCE D'UNE UNITÉ DE TECHNIQUE JURIDIQUE : LA TECHNIQUE DÉCLARATIVE 237. La volonté des parties de répartir à la fois les risques financiers et juridiques les a menées à recourir à la technique déclarative. Celle-ci permet à la fois de garantir la substance de la société dont les droits sociaux sont cédés - par des déclarations sur ses principaux actifs - et de protéger le cessionnaire contre les créanciers antérieurs - par la prise en charge par le cédant des passifs non déclarés. La garantie de passif repose donc sur une technique unique au service d'un d'objectif unique : l'allocation des risques (Section 1). 238. Cette unité de technique se répercute sur la construction des garanties qui, malgré la multiplicité de leurs objets, suivent invariablement la même architecture (Section 2). SECTION 1 LA GÉNÉRALISATION DU RECOURS À LA TECHNIQUE DÉCLARATIVE 239. Dans leur forme actuelle, les contrats de cession d'actions ou de parts sociales sophistiquées comportent systématiquement un jeu de déclarations faites par le vendeur quant à sa propre situation, aux caractéristiques des droits sociaux cédés puis à celles de l'entreprise sous-jacente. Ces déclarations sont très souvent suivies d'une clause d'indemnisation visant à organiser la réparation de l'acquéreur du fait de l'inexactitude ou du caractère incomplet d'une des déclarations du vendeur. 240. Cette architecture contractuelle, désormais classique, n'a pourtant pas toujours prévalu en droit français. S'intéresser aux origines de la technique déclarative (I), permet d'analyser les conséquences de son adoption sur l'économie générale de l'opération de cession de droits sociaux (II). I. LES ORIGINES DE LA TECHNIQUE DÉCLARATIVE 241. Les techniques de garantie sont étroitement liées à l'évolution des méthodes de valorisation financières des entreprises. Remplaçant les traditionnelles garanties d'actif et de passif qui prévalaient jusqu'alors (A), les garanties de