156 Revue Française de Finances Publiques domaines. Elle va vraisemblablement donner davantage de réactivité dans les réponses aux questions qui se posent en dehors des processus habituels de travail. Elle va certainement apporter une meilleure connaissance des données générées par les processus budgétaires et comptables car elle devrait être capable de traiter ce grand volume d'informations dans un temps très court. Elle va également aider à mettre en forme ces informations pour les rendre compréhensibles et convaincantes auprès des décideurs et des autorités de contrôle. L'information financière Le premier grand domaine qui semble particulièrement intéressant à examiner, c'est celui de l'information financière. Les administrations de l'État ont la chance d'utiliser depuis plus de 10 ans le logiciel CHORUS. CHORUS permet de produire une quantité d'informations financières structurées tout à fait impressionnante et pourtant elles ne sont utilisées que de manière très parcellaire et d'une façon qu'on peut qualifier d'artisanale. En effet aujourd'hui CHORUS est utilisé essentiellement au travers d'un nombre de requêtes déjà préformatées que chaque acteur dans la chaîne budgétaire a constitué en fonction de ses besoins et pour répondre à un certain nombre de demandes récurrentes. Autrement dit, la richesse des données qui sont saisies dans CHORUS n'est pas totalement exploitée et les informations avec lesquelles les directions financières travaillent sont la plupart du temps très simples ou renvoient à des routines de travail qui ont fait leurs preuves. Cependant, l'arrivée des nouvelles technologies liées à l'intelligence artificielle ne doit pas être un prétexte pour mettre à bas ces routines qui permettent justement à l'administration de mettre sous processus des préparations d'arbitrages qui reviennent de manière régulière si ce n'est fréquente afin d'une part de préparer un budget, d'autre part à en suivre l'exécution et enfin à pouvoir analyser des situations habituelles. En revanche, là où les nouvelles technologies de l'intelligence artificielle constituent un potentiel fort de progression, c'est dans les connaissances des données produites ; c'est justement pour pouvoir apporter des réponses qui ne sont pas embarquées dans les travaux de préparation de prise de décision en matière financière qui interviennent de manière régulière. Pour illustrer cette proposition faisons l'hypothèse que l'administration cherche à évaluer ses dépenses relatives au recours aux cabinets de conseil et d'appui en stratégie, audit et organisation. Les questions posées seraient relativement simples : RFFP n° 169 - Février 2025