Préface l’intelligence du droit et à exiger par conséquent non seulement la qualité de la norme comme l’impose la théorie de la normativité mais également une harmonie entre des normes supérieures issues de différents ordres juridiques. Aussi la vision classique de la hiérarchie des normes est-elle inadaptée aux rapports entre les droits nationaux et le droit international et européen pour plusieurs raisons méthodiquement exposées par l’auteur : l’explication selon laquelle la validité d’une norme trouve sa source dans la norme supérieure est peu opérante en présence de deux ordres juridiques distincts ; le rapport hiérarchique n’aide guère à la solution de conflit entre des normes situées au plus haut niveau. Il conviendrait de ne pas nier la suprématie de la Constitution dans l’ordre juridique de chaque État membre mais de prendre en considération non pas la suprématie des traités européens mais la primauté de ces derniers et plus largement du droit européen, la primauté ayant un caractère non dogmatique mais opérationnel. En ce sens, la Cour de justice ou la juridiction nationale pourra être amenée à privilégier l’application d’une norme européenne reconnue comme étant d’effet direct, sans pour autant nier la suprématie de la Constitution de l’État membre considéré dans son ordre juridique. Comme l’observe justement Baptiste Bonnet, « il n’y a pas de primauté réelle du droit de l’Union s’il demeure des enclaves constitutionnelles ». C’est en ce sens que la Cour de justice vient de se prononcer, 11