Repenser les rapports entre ordres juridiques En tout état de cause, le regard de M. Guyomar sur les rapports entre ordres juridiques semble démontrer que le juge administratif est entré sur ces questions dans une nouvelle ère (même si à l’évidence la pensée de M. Guyomar, malgré ses qualités évidentes, ne résume pas la position des membres de la juridiction administrative). Les rapports entre ordres juridiques semblent désormais être envisagés de la manière suivante : le socle de ces rapports est constitutionnel, certains diraient artificiellement constitutionnel, mais la logique est une logique de rapports de systèmes. La grille de lecture n’est assurément plus la même et ce, même si l’article 55 maintient sa place (pour longtemps ?). On notera également que sur la question des rapports entre normes européennes, moins sensible pour le juge interne que la question des rapports entre norme constitutionnelle et droit externe (certainement à tort tant l’enjeu est grand), M. Guyomar avait déjà proposé une nouvelle grille de lecture des conflits normatifs lorsqu’ils mettent en jeu les rapports entre ordres juridiques dans ses conclusions sur l’arrêt Conseil national des barreaux : « La pyramide kelsénienne ne suffit plus à rendre compte des rapports entre les différents ordres juridiques : les droits nationaux, le droit communautaire et celui de la convention européenne. Le pluralisme juridique est une richesse à la condition d’être ordonné (Le pluralisme ordonné et les interactions entre ordres juridiques par Mireille Delmas-Marty est cité). La responsabilité des juges pour assurer la cohérence entre les réseaux normatifs est de premier ordre [...] Vous n’êtes pas seuls pour atteindre cet objectif : au dialogue 170