Conclusion générale R epenser les rapports entre ordres juridiques, c’est admettre d’être bousculé dans ses certitudes, y compris les plus essentielles, y compris celles qui ont fondé notre structuration intellectuelle et notre regard de juriste. C’est admettre de ne pas seulement apposer des notions connues sur des réalités nouvelles qui ne s’y prêtent pas. C’est faire le choix de déconstruire pour reconstruire en abandonnant nécessairement des postulats. C’est accepter de changer de paradigme. En 1950, dans son « bilan d’un demi-siècle de vie juridique », le Doyen Ripert écrivait en réponse à ceux qui pensaient que « le passé est détruit ; la tradition est rompue (...) » que « tout présage un changement profond de nos manières d’être et de connaître » : « Tout est changé dit-on. J’entre en Faculté de droit et lis l’affiche qui annonce le programme des cours. N’est-ce pas celle que j’ai lue il y a cinquante ans quand j’étais étudiant ? (...) L’étudiant qui se serait endormi sur le banc de son 187