ESCP Europe Alumni Magazine - n°151 - Novembre/Décembre 2013 - 18

FoCus

Par Cécile ROUMIER-BROSSET (08)

Sous contrainte
budgétaire
Chargée de la tutelle administrative et financière des établissements publics
nationaux au Secrétariat général du Ministère de la Culture et de la Communication, Cécile ROUMIER-BROSSET indique ici les grands enjeux de la Culture
publique 2013 dans un ministère sous contrainte budgétaire.
Environ 1 % du budget de l'État
est consacré chaque année à la
culture, pour un montant de 7,4
milliards d'euros en 2013. Face
aux 62 milliards d'euros investis
dans l'Éducation Nationale, il
s'agit d'un « petit » budget qui
s'inscrit pourtant dans une économie porteuse avec 2 % des
emplois nationaux et un potentiel touristique considérable.
Riche en nouveautés
Le Ministère de la Culture et de
la Communication a connu en
2013 une diminution de 2 %
de son budget, justifiée par la
nécessité de participer à la réduction de la dette. Cet effort
sans précédent a été réparti sur
l'ensemble des acteurs publics
qui ont dû à la fois opérer des
baisses importantes dans leurs
dépenses et développer davantage leurs autres sources de financement. Malgré
ce contexte tendu, le Ministère poursuit plusieurs
grands chantiers et l'année 2013 est particulièrement riche en nouveautés.
Après treize années de travail, le Musée des
Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée
(MuCEM) a été inauguré le 7 juin 2013 sur plusieurs sites marseillais dont l'ancien môle portuaire J4 et le Fort saint Jean. Ces espaces, rénovés
par l'architecte Rudy Ricciotti, ont pour vocation
d'accueillir les collections de l'ancien musée des
Arts et Traditions Populaires et de les présenter au
public sur 4 900 m2 d'espace d'exposition. Ouvert
symboliquement au moment de Marseille 2013,
capitale européenne de la culture, le MuCEM a

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pour objectif de dialoguer avec les autres cultures
méditerranéennes.
À Paris, se poursuivent les travaux de l'Hôtel
Salé, qui abrite le Musée Picasso, afin que le
public puisse redécouvrir les 2 300 œuvres du
peintre au printemps 2014. Le Ministère finance
également la rénovation complète du quadrilatère
Richelieu, berceau historique de la Bibliothèque
Nationale de France.
Enfin, chantier phare qui traverse les périodes
politiques malgré des critiques parfois virulentes,
la Philharmonie sort actuellement de terre sous la
direction de Jean Nouvel. La capitale se dote en
effet d'une immense salle de concert de 2 400
places, sur un site de 20 000 m2 au sein de la
Villette. Financée également par la Ville de Paris,
la Philharmonie devrait être inaugurée à la fin de
l'année 2014.
Au-delà de ces grands chantiers, l'année 2013 a
été celle de la réflexion sur les pratiques culturelles à l'époque du numérique avec, en mai, la
remise du rapport Pierre Lescure. Intitulé « Acte II
de l'exception culturelle », ce rapport propose
une analyse des politiques culturelles à l'ère des
contenus numériques et formule 80 propositions
concernant l'ensemble des secteurs culturels.
Défendre l'exception culturelle
À l'heure où la notion d'exception culturelle fait
l'objet de nombreux débats, il est nécessaire de
rappeler un point essentiel : il est possible d'évaluer le coût de la culture mais pas celui de ses
retombées, qu'elles soient économiques, touristiques ou immatérielles. Le financement de la
culture est aujourd'hui fragilisé par la contrainte
budgétaire globale et elle risque de sortir très
abîmée de plusieurs années d'austérité. D'où la
nécessité, malgré les critiques, de préserver ces
grands chantiers qui font la vitalité et le dynamisme d'un secteur en constante mutation.
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