ESCP Europe Alumni Magazine - n°151 - Novembre/Décembre 2013 - 34

interView
Adrien MOISSON (02),
Directeur de Splendens et Fighting Fish

L'art, sur tous les fronts
Adrien MOISSON construit peu à peu, si ce n'est un empire, du moins un
business florissant et original qui, après avoir traversé les rues attenantes,
s'apprête désormais à traverser l'Atlantique. Un futur prometteur...
Décris-nous la ruche dans laquelle tu vis au
quotidien...
Cette ruche se situe dans le 18ème arrondissement.
C'est un immeuble en cours de rénovation où des
jeunes de différents corps de métiers artistiques me
demandent sans cesse mon avis ou ma validation
lorsque je passe d'un étage à l'autre... Plus d'une
trentaine de personnes s'activent autour de moi
dans cette « Factory » de 1 400m2, de sorte que
lorsque je m'installe finalement dans les combles
pour cette interview, je sais que ce n'est que pour
quelques instants : la responsable d'un magasin
hype de la capitale a rendez-vous en même temps
pour visiter le nouveau club branché, annexe de la
Factory, de l'autre côté de la rue. Nous sommes
bien dans une ruche.

Comment es-tu arrivé à développer cette
activité de production, alors que tes études
de vétérinaire semblaient plutôt te destiner à
un métier très différent ?
J'ai fait 7 ans d'études de vétérinaire et j'ai très
vite réalisé que je n'aimais pas travailler seul.
Finalement, c'est pendant mon stage chez Sanofi,
où j'ai rédigé tout un bouquin sur les lapins et sur
une gamme de produits, que j'ai eu l'idée de faire
du marketing et de faire une école de commerce.
J'ai commencé à produire pendant ma scolarité
à ESCP Europe. Je connaissais des artistes à
Paris, et je les ai aidés à s'organiser. Car, même
pour un musicien seul, il faut un nom, un logo, des
photos, des illustrations, des clips, des soirées...
J'ai décidé de les manager et j'ai boosté le label
Musiques Hybrides. L'idée était de travailler avec
d'autres artistes. On a bientôt fait nos propres
pochettes, nos sites web, nos films, organisé des
soirées. En 6 mois, on a obtenu un beau contrat
de licence. Et on a tout réinvesti dans l'artistique.
Puis, on a produit des scénographies et on a réalisé des clips pour d'autres labels.

- ESCP Europe Magazine N° 151 - Novembre/Décembre 2013

Quel a été le tournant qui a fait décoller ton
activité ?
Rapidement, on a créé la « boîte de production »
Eleganz, où on faisait de la Direction Artistique
(DA), des films, des events, de la musique... et on
a fait de la publicité, en travaillant pour les grosses
agences parisiennes. On passait pour des extraterrestres, mais on a commencé à avoir de vraies
références. On est devenu un vrai label pour les
artistes. Ce qui m'intéresse, c'est faire faire de la
publicité par des artistes, pas par des « faiseurs »,
sûrement rompus au métier mais sans âme. Bien
sûr, c'est moins facile à gérer et souvent moins
facile à vendre. Il y a encore 10 ans, la publicité
était mal vue par les artistes et les collaborations
artistiques plutôt mal gérées par les marques.
Nous, nous proposons de développer l'univers de
la marque avec celui de l'artiste : l'artiste nourrit
la marque en développant son univers propre.
Maintenant, tout le monde parle de brand content
et de 360, mais à l'époque notre approche était
assez inédite.
Notre but, c'est de faire de la création ; cela veut
dire trouver des artistes forts et les développer.
À cette époque là, j'ai co-fondé, avec 3 amis, le
festival Calvi on the Rock, qui rassemble et brasse
énormément d'artistes. On a fait beaucoup de
soirées, pas mal de publicité, notamment pour
Publicis, Betc, TBWA et Ogilvy.
Puis, il y a 2 ans, j'ai voulu créer une vraie Factory,
on a donc lancé la Splendens Factory, une vraie
ruche à 360° où les artistes cohabitent et développent dans un même lieu du film, des events, de la
DA, du web et des nouvelles technologies...
À côté, dans la même rue, on a aussi des « lieux » :
le Rosie, situé juste en face de la Factory, et le
Blue Club à l'angle de la rue.

ESCP Europe Alumni Magazine - n°151 - Novembre/Décembre 2013

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°151 - Novembre/Décembre 2013