ESCP Europe Alumni Magazine - n°153 - Mars/Avril 2014 - 14

Personnalité du mois

mesure qui prouve le dynamisme de notre structure et notre implication dans la vie de la Cité.

prendre, promouvoir des convictions et la passion
du métier.

Estimez-vous que l'humain est le premier
actif de l'entreprise ? Comment constituezvous vos équipes ? Quelles valeurs
défendez-vous au sein de votre petite
entreprise ?
Absolument. L'humain est bien le premier actif de
l'entreprise. Lors d'une embauche, je recherche
des jeunes qui sont fiables, qui expriment des
convictions et de la passion. Beaucoup d'entre
eux sont aujourd'hui captivés par le numérique
et très souvent, ils en connaissent plus dans leur
domaine que leur patron ! Il faut que les jeunes
tirent partie de cette valeur ajoutée et développent leur réseau pour se nourrir d'idées. Il faut de
l'empathie et de la disponibilité. C'est ainsi qu'un
jeune trouvera sa place dans cet écosystème car
aujourd'hui, les problèmes complexes sont transversaux et, il est indispensable d'être capable
d'interagir avec des experts.

Que pensez-vous de l'environnement
économique actuel ?
La période n'est pas très bonne sans pour autant
être mauvaise. Chez fabernovel, on réalise de la
croissance tous les ans mais cela se fait au prix
d'un énorme investissement en temps et d'une très
forte implication personnelle. Vous vous imaginez
bien que s'il en est ainsi dans un domaine porteur
tel que le digital, ce doit être encore plus difficile
dans un secteur qui se porte moins bien. Le nombre de PME du numérique a d'ailleurs augmenté
et quasiment l'intégralité des embauches se fait
aujourd'hui dans ce type d'entreprises. Le numérique représente environ 5 % du PIB en direct et ce
secteur tire l'économie. Toutes nos PME sont la
vitamine C de l'économie. Malgré ce pessimisme
ambiant, j'ai donc envie d'être à contre courant
et de voir le verre à moitié plein. Tout ne va pas si
mal. À chacun d'apporter sa pierre à l'édifice !
En revanche, je pense que si nous devons jouer
au sein de nos PME notre rôle d'entrepreneurs en
favorisant l'écosystème de ce secteur en pleine
explosion, il faut que les problèmes techniques
(allègement de la fiscalité, simplification des
procédures...), soient rapidement résolus par le
gouvernement et les administrations. J'ai toutefois
envie de leur faire confiance.
Pour me résumer, le système français n'est pas
défavorable pour le créateur ou la TPE/PME. Les
principales difficultés viennent avec les franchissements de seuils (comme celui des 10 salariés)
qui alourdissent les démarches des entrepreneurs alors qu'il paraitraît indispensable d'opérer
un choc de simplification.

Quelles sont les clés de la réussite pour un
manager comme vous ? Qu'est-ce qui vous
anime ?
Pour asseoir sa légitimité, il faut travailler beaucoup, être disponible, partager les enjeux, déléguer, avoir beaucoup d'énergie mais encore plus
défendre des valeurs de long terme pour entre-

Comment expliquez-vous cette sinistrose
ambiante en France ?
Il est vrai que la France est un peu plombée mais
on sait aussi que notre pays a toujours su rebondir dans l'adversité. On est sans doute pas loin
d'avoir touché le fond de la piscine, comme on
le dit, et je suis persuadé que nous avons à Paris
l'un des meilleurs écosystèmes européens. Je placerais d'ailleurs Paris devant Londres ou Berlin.
Sachons aussi reconnaître nos champions comme Criteo ou Dailymotion...
J'aimerais aussi que l'on retrouve en France le
goût du risque et du panache, que l'on reprenne
confiance dans ce monde que nous préparons
pour les plus jeunes. C'est de notre responsabilité
et la formation que nous pouvons proposer dans
nos entreprises en est une pièce maîtresse.
Je voudrais enfin rappeler qu'ESCP Europe est
aujourd'hui totalement internationale et se classe
dans les meilleures écoles de management au
niveau mondial. Tout cela me donne espoir.
Toutes nos PME sont la vitamine C de l'économie.

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