ESCP Europe Alumni Magazine - n°154 - Mai/Juin 2014 - 34

itinéraires
Julien BOUDIN (02)

Entreprendre
par passion
De l'audit à la photo, en passant par la musique, Julien BOUDIN s'est lancé
dans l'entrepreneuriat en 2008. Aujourd'hui, il consacre toute son énergie à
Imalliance, société spécialisée en photo, retouche et vidéo dont il est PDG.
Il affiche de grandes ambitions.

L'entrepreneuriat ? Opportunité
sur ton parcours ou réelle envie
d'entreprendre ?
Il y a certes des opportunités (je
n'avais pas prévu de rentrer en France
en 2008), mais il faut je pense être
préparé pour les identifier et surtout
pour les saisir. Je souhaitais déjà diriger ma propre entreprise pendant
mes années d'école. Mais sans idée,
ni expérience... J'ai donc effectué
mes stages chez Arthur Andersen et
y ai tout naturellement signé un contrat
d'embauche, une fois diplômé (EY).
Rien de tel qu'un cabinet d'audit pour
découvrir différents métiers.
Après 2 ans, j'ai rejoint l'équipe d'audit
interne d'EMI Group à Londres, et
ai alors voyagé à travers le monde
pendant 2 ans et demi pour effectuer
des audits de process, et pas uniquement... pour assister à des concerts.
Je suis ensuite parti à Bogotá pour diriger la filiale d'EMI Music région andine (Colombie,
Pérou, Équateur et Vénézuela), et mettre enfin
véritablement les mains dans le cambouis.
C'est cette expérience qui a fini de me convaincre que j'étais prêt. Prêt à me lancer, à gérer des
équipes, à m'occuper de la stratégie de développement de mon entreprise. Et surtout prêt à avoir
confiance dans mes idées et à saisir les opportunités qui se présenteraient à moi.
Pourquoi avoir repris la société Imalliance ?
Par amour pour la photo ou pour le
challenge ?
Cette société a 30 ans d'existence et regroupe
plusieurs studios. Elle est une référence dans le

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domaine de la photographie pour les catalogues
print (Studio Collet). En revanche, alors qu'elle a
également une vraie expertise dans la photo web
(DonkeyShot) et dans la photo et retouche surmesure (Paul et Berthe), avec déjà de très belles
productions, elle est encore relativement méconnue dans ces domaines. Il faut donc promouvoir
ces activités et réveiller cette belle endormie.
Nous sommes aujourd'hui le premier studio indépendant en France. Pour continuer à exister et
nous développer (nous avons augmenté de 35 %
nos effectifs en 2013, passant de 32 à 43 salariés), il nous faut à la fois faire croître notre chiffre
d'affaires pour éviter la dépendance économique
envers nos principaux clients, et investir pour répondre à leurs futurs besoins, et à l'évolution du
marché. Cela passe par l'ouverture de nouveaux
studios dans les régions où la demande photo est
forte ; nous avons ainsi ouvert un studio à Lille
en 2013. Cela passe aussi par le développement
des nouvelles technologies qui remplaceront peu
à peu une partie de la photo. Nous avons créé un
département 3D et développons aujourd'hui un
outil pour les vidéos 360°.
Et si c'était à refaire ?
C'est une bonne question. On dit souvent qu'on
ne changerait rien. Ce n'est pas si évident. Si
j'avais pu m'épargner les 4 premières années très
difficiles depuis mon retour en France durant lesquelles j'ai perdu beaucoup d'énergie, de temps,
et d'argent à cause d'associés indélicats, je vous
dirais que je ne le referais pas. Et d'un autre côté,
j'ai tellement appris de ces expériences... que je
ne regrette rien !
●
Propos recueillis par
Nicole Gérald

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