ESCP Europe Alumni Magazine - n°157 - Novembre/Décembre 2014 - 34

ENTRETIENS
AVOCAT

Géraldine PECHINE (MS Audit et Conseil 07)

L'histoire d'un
succès
Géraldine PECHINE est une femme, avocat-fiscaliste, qui a su se démarquer et
s'imposer dans le monde de la fiscalité. Dans cet entretien, elle nous raconte son
parcours.

Parlez-nous de votre parcours
professionnel depuis votre sortie de
ESCP Europe
Je suis devenue avocat fiscaliste spécialisé
dans les opérations de fusion-acquisition
avec une expertise en TVA et en prix de
transfert. J'ai commencé ma carrière au
sein des cabinets Latournerie Wolfrom &
Associés et STC Partners. J'ai par la suite
choisi d'intégrer le cabinet d'affaires international DLA Piper puis finalement décidé de
créer ma propre structure.
En quoi votre formation à ESCP
Europe vous a-t-elle permis de réussir
votre carrière ?
J'ai compris rapidement, lors de mon premier stage au sein du département fiscal
du cabinet d'affaires international Clifford Chance,
que je ne devais pas m'arrêter à une simple formation universitaire, aussi excellente fut-elle au sein
des Facultés de Droit de Dijon et de Montpellier,
mais qu'au contraire je me devais de parfaire ma
formation afin de me rendre plus compétitive sur
le marché de l'emploi. Mon choix s'est rapidement
porté sur une école prestigieuse (ESCP Europe)
et sur une spécialité, l'audit (Master Spécialisé
Audit et Conseil), qui, à mon sens, était directement liée à mon domaine de prédilection, la fiscalité. Cette formation a en tout point répondu à
mes attentes car elle m'a permis de développer
une expertise en comptabilité et en finances et m'a
ouvert les portes de cabinets d'avocats d'affaires
prestigieux.
Comment arrivez-vous à concilier votre vie
personnelle de jeune mère de famille avec
votre vie professionnelle ?
Cette question est intéressante dans la mesure où
il reste encore beaucoup de choses à améliorer

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sur ce point dans notre domaine d'activité. Je vous
avouerais qu'évoluer dans un milieu extrêmement
masculin caractéristique des cabinets de type
« lawyers » relève souvent du défi lorsque l'on est
une femme. Personnellement, j'ai toujours préféré
travailler avec des associés hommes, je n'ai donc
pas eu de difficultés à m'adapter de ce point de
vue là. En revanche, je pense que les difficultés
sont tout autres lorsque l'on devient mère de
famille. La maternité est encore malheureusement
à ce jour une (très) grande source de questionnement pour les avocates favorisant un abandon de
la profession au profit d'une carrière en entreprise
jugée plus compatible avec leur nouveau statut de
mère. Il est bien entendu regrettable d'en arriver là,
alors que de simples solutions, comme le recours
au télétravail par exemple, pourraient être préconisées par les cabinets d'affaires facilitant ainsi cette
conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle. La maternité ne devrait pas être envisagée
comme une faiblesse pour l'avocate mais comme
un réel atout la rendant plus productive et plus efficace sur un espace temps plus restreint.
Avez vous un message particulier à
transmettre aux élèves de ESCP Europe
en général et surtout aux femmes voulant
faire carrière dans votre domaine ?
Je leur recommanderais de se spécialiser en fiscalité bien entendu ! Dans ce domaine, chaque
problématique soulevée par un client est une perpétuelle remise en question de ses connaissances
tant la matière est riche et en constante évolution.
Je recommanderais aux jeunes femmes souhaitant
devenir fiscaliste de s'accrocher, de travailler dur
et surtout de se soutenir entre elles afin de faire
progresser la profession dans leur sens.
●
Propos recueillis
par Saima Ksibi
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