ESCP Europe Alumni Magazine - n°158 - Janvier/Février 2015 - 46

ENTRETIENS
INTERNATIONAL

Thorsten HÜBSCHMANN (EAP 93)

Le consulting
franco-allemand
THMC pilote les transitions et les transformations d'entreprises européennes
en prenant à la fois la mesure locale et internationale des projets. Interview de
Thorsten HÜBSCHMANN.

Présentez-nous en quelques
mots votre cabinet de
consulting ?
THMC dispose de trois sites
indépendants, l'un à Paris,
l'autre à Bonn et le dernier en
République Tchèque. Il intervient
dans le conseil en gestion sur
deux segments : le service en
ingénierie informatique (surtout
en République Tchèque) et la
transformation d'entreprise : de
l'étude stratégique à l'audit en
passant par le pilotage de projets.
Vos deux compétences sont-elles
complémentaires ?
Dans les projets de transition d'entreprises : il
est toujours intéressant de disposer d'un réseau
d'experts techniques. Cela est très souvent
complémentaire.
Quelle est votre clientèle ?
Dans le cadre de fusions/acquisitions et dans
l'harmonisation des processus à l'international,
notre entreprise est plutôt spécialisée dans les
services. Nous travaillons pour des médias, des
transporteurs et des prestataires en logistique,
la santé, les établissements publics, les produits
de consommation et l'industrie sauf lourde. Nous
intervenons sur toute l'Europe. En revanche, le
marché français n'est plus très porteur depuis
deux ans. Seules quelques entreprises continuent
à faire appel à nos services. Il semblerait que votre
pays ne soit plus la terre d'accueil du conseil,
notamment à l'international.
En quoi le métier de consultant est-il
différent en Allemagne ?
Les approches sont exactement semblables. Il
n'existe pas de changement méthodologique sur

- ESCP Europe Magazine N° 158 - Janvier/Février 2015

le terrain. Pour notre part, nos équipes mixtes sont
capables de capter au mieux les sensibilités culturelles des uns et des autres et de faire travailler
nos clients dans n'importe quel pays.
C'est à dire...
Dès lors que nos consultants ont une compétence
multi-langues et une ouverture d'esprit, cela se
passe sans problème ! Nos collaborateurs peuvent
mieux comprendre et anticiper les contraintes
habituelles ou spécifiques d'un pays (habitudes
de congés, temps de travail...) pour piloter notamment une intégration de filiales de groupes à
travers l'Europe. Dans la démarche du conseil : la
valeur ajoutée, en fait la solution, réside toujours
dans la conciliation sage entre les réglementations
locales et les souhaits des entreprises.
Quels conseils donneriez-vous aux
Français ?
En France, il est devenu difficile de travailler avec
des entreprises de taille importante souvent difficiles de bouger et tournées vers la francophonie.
Dans un tel contexte, le métier de consultants est
pénalisé pour les cabinets de niche. Il nous est
souvent difficile de contractualiser administrativement avec des grosses structures qui préfèrent
parler avec leurs égaux et réduire ainsi les fournisseurs. Or dans bien des projets, il n'est pas besoin
de trente consultants pour réussir. En Allemagne,
il existe des structures intermédiaires se positionnant en « parapluie » des grands groupes pour
gérer la multiplicité de fournisseurs, et ce sans
prendre un gros pourcentage de frais de gestion.
En France, on se recroqueville trop sur soi-même,
or les possibilités de développement y sont bien
réelles.
●
Propos recueillis par
Jean-Christophe Collet

ESCP Europe Alumni Magazine - n°158 - Janvier/Février 2015

Table des matières de la publication ESCP Europe Alumni Magazine - n°158 - Janvier/Février 2015