Centraliens - La revue des Arts et Manufactures - Juillet 2013 / N°627 - 13

Talent

Un talent qui n'a pas échappé aux majors
du secteur, tels que Stage-Entertainment.
Rafaëlle a joué pendant un an la comédie
musicale "Sister Act".
Au moment de se lancer dans le monde de
la comédie musicale, elle croise de "vieilles
connaissances" centraliennes : LudovicAlexandre Vidal (05) et Julien Salvia (06),
un binôme d'auteur - compositeur de comédies musicales ainsi que des comédiens
chanteurs.
Les comédies musicales représentent une
part non négligeable des sorties spectacles.
De la mythique "Cage aux folles", on compte
au cours de ces 5 dernières années de vrais
"cartons": sept créations et six millions
d’entrées. (Mozart record de fréquentation :
1,4 millions de spectateurs), 700 000 CD
vendus, plus le DVD.
Ces spectacles se fondent sur des histoires
(pour ne pas dire mythes) fédératrices (Roméo & Juliette, le Roi Soleil…) et proposent
une représentation "3 en 1". Le public a le
sentiment d'avoir un vrai retour sur investissement : décors grandioses, costumes,
danseurs, chanteurs (noms connus pour les
premiers rôles) et durée plus longue qu'un
concert.
"Sister Act", à l'affiche depuis septembre 2012,
aura conquis 320 000 spectateurs. Dernière
représentation le 30 juin. Rafaëlle y a tenu
pas moins de 13 rôles de nonnes !
Si vous voulez voir son solo lorsqu'elle était
en Sœur Marie Robert au showcase de
velizy 2 : Rafaëlle Velizy 2 sur YouTube.
Que ferez-vous après "Sister Act" ?
Il y a peu de spectacles musicaux à Paris.
J'envisage de partir à Londres ou à New-York,
où cet art est beaucoup plus développé. Maintenant que j'ai fait le choix de vivre mon rêve
à fond, je me consacre entièrement à ma carrière artistique.
www.centraliens.net

Avant Sister Act, j'ai eu la chance de décrocher
le rôle de Nefertari dans "Les Dix Commandements" en showcase au Casino de Paris.
J'ai été la Princesse Aurore dans "La Belle au
Bois Dormant", Pauline dans "La Vie Parisienne d'Offenbach", Gwendy et Elisabeth
dans Kid Manoir à Avignon.
Votre famille a-t-elle été surprise
par vos choix ?
Après le bac, j'ai senti une pression familiale
pour faire des études poussées. J'en avais les
capacités et je ne savais rien de la vie, j'ai
donc fait ce qu'on me conseillait de faire :
une prépa ingénieur. Mon rêve, je le gardais
dans un coin de ma tête bien enfoui. Lorsque
je me posais la question sur mon avenir et
que j'échangeais avec d'autres personnes la
plupart me conseillait de rester sur cette voie.
J'en suis venue presque à me convaincre moi
même que c'était ma voie. Après avoir reçu
mon double diplôme, j'ai rencontré beaucoup
de gens des trois milieux (ingénieurs, architectes, et metteurs en scène) en leur exposant
mes possibilités. Cette fois-ci la plupart m'ont
conseillé de suivre mon rêve… J'ai envoyé des
candidatures dans les trois domaines et j'ai
finalement intégré le cabinet de consultants
Meotec, pour comprendre ce qui m'attendait
dans un travail "normal". Richard Caron
(fondateur du cabinet en 2005) était intéressé
par mon profil atypique ; il me confiait souvent les missions pour moutons à 5 pattes !
Ce fut une rencontre humaine formidable,
mais je n'étais pas épanouie dans ce travail. Je
prenais des RTT pour passer mes auditions !
Un avocat que j'ai rencontré en mission m'a
aidé à franchir le pas vers ma nouvelle vie
d'artiste et Richard Caron m'a soutenue en
me confiant quelques missions que je pouvais
faire depuis chez moi bien qu'ayant quitté
l'entreprise.

La pression familiale n'est plus d'actualité
parce que je travaille beaucoup et que j'ai enchaîné les rôles. S'il reste des inquiétudes, elles
sont à comparer avec celles de tous les parents
pour leurs enfants.
Comment voyez-vous votre avenir ?
Je le vois sur les écrans de cinéma ! J'aimerais bien entrer dans cette famille soit en tant
qu'actrice ou peut-être un jour en tant que
réalisatrice ! Derrière ou devant la caméra, le
cinéma m'intéresse.
Je suis moins séduite par le théâtre, c'est
moins naturel pour moi. Je prends néanmoins
des cours de théâtre car c'est important tant
pour la comédie musicale que pour le cinéma.
Et lorsque nous évoquons la possibilité de
redevenir ingénieur, Rafaëlle semble dubitative "il y a des ingénieurs 1 000 fois plus doués
que moi, je préfère leur laisser ce travail" !
Comment organisez-vous la gestion
de votre carrière, vous avez un agent ?
Non, mais j'en cherche un ! En réalité il n'y a
pas encore d'agent pour les comédies musicales.
On trouve nos contacts tous seuls.
Un message pour les étudiants ?
Qu'ils suivent leurs envies et osent faire des
choix. On a peur de faire des choix quand on
est en école d'ingénieur parce qu'on a l'impression qu'ils détermineront nos vies à jamais, les
bons choix n'existent pas. Il faut oser en faire
un, n'importe lequel, car c'est comme ça qu'on
se rend compte de ce qu'on aime faire et de ce
qui nous épanouit et de nous faire retomber
sur la voie qui nous convient ensuite.
n

www.youtube.com
son premier clip et si vous voulez
revoir son solo

http://www.centraliens.net

Centraliens - La revue des Arts et Manufactures - Juillet 2013 / N°627

Table des matières de la publication Centraliens - La revue des Arts et Manufactures - Juillet 2013 / N°627