Centraliens - La revue des Arts et Manufactures - Juillet 2013 / N°627 - 51

C entraliens

point de vue des entreprises

Dossier conseil

Financial advisory

« être ingénieur est un atout »
Emmanuel Conjard
Principal chez Deloitte

Les métiers du conseil et de l’audit ne sont pas réservés aux diplômés
d’école de commerce. Ils sont aussi une porte d’entrée passionnante
sur le marché du travail pour les jeunes ingénieurs.
C’est ce que pense Emmanuel Conjard, Centralien et Principal chez
Deloitte, qui nous explique pourquoi il a fait ce choix de carrière.
Entretien.

BIO EXPRESS

Diplômé de l’Ecole Centrale en 1995,
Emmanuel Conjard entame sa carrière
dans l’audit chez Ernst & Young, avant de
rejoindre Deloitte, dans le département
Financial Advisory.

DELOITTE en bref :

Cabinet d’audit, de conseil, et de financial advisory, Deloitte compte 6800 collaborateurs en France, et appartient à un
réseau international de près de 200 000
collaborateurs.

En quoi consiste votre métier ?

J’interviens dans le cadre de fusions acquisitions ou de cessions de société, pour le compte de
fonds d’investissements (private equity) ou de sociétés industrielles ou de services. Ma mission
est de procéder à la phase de diagnostic de la société qui se trouve être en vente (la « cible
»). Mon rôle consiste donc à coordonner les équipes qui réalisent ce diagnostic, au niveau
financier, mais aussi sur des sujets opérationnels, fiscaux, environnementaux, ou relevant des
ressources humaines. L’objectif de mon intervention est de mettre en exergue les risques et opportunités qui sont en jeu, afin de placer mon client dans la meilleure position de négociation
possible. Je suis d’ailleurs régulièrement impliqué par mes clients dans les réunions de négociation pour défendre les conclusions de mes travaux.
Ces opérations concernent des entreprises de quels secteurs en particulier ?

Dans ma carrière, je suis intervenu sur des entreprises dont la valeur était comprise entre
quelques centaines de milliers d’euros et plusieurs milliards d’euros, et dans des secteurs aux
enjeux aussi divers que les télécommunications, la production pétrolière, la fabrication de matériel médical et le transport de personnes par exemple. Ce qui caractérise le besoin qu’ont nos
clients d’avoir recours à nous, ce n’est pas tant la taille de la cible que sa complexité.
Après des études d’ingénieur, qu’est-ce qui vous a poussé à faire ce métier ?

J’ai très vite été intéressé par les métiers du conseil, de la finance et de l’audit. Et je dirais que
justement, le fait d’avoir fait une grande école d’ingénieur permet d’avoir des facilités d’une
part dans la compréhension de l’activité des sociétés industrielles ou technologiques que nous
analysons, et d’autre part avec les chiffres et l’analyse de données, ce qui n’est pas un mince
avantage lorsqu’on occupe ce type de fonctions. Du reste, ce cursus me permet d’entretenir des
relations privilégiées avec les nombreux clients ingénieurs que je suis amené à rencontrer au
cours de mes missions.
Quelles sont les spécificités de ce métier qui vont ont séduit ?

La diversité des interventions est un critère de poids. Nous sommes amenés à travailler avec
des sociétés très variées, de la PME jusqu’à la multinationale, avec chaque fois de nouvelles
problématiques, de nouveaux enjeux techniques. C’est tout-à-fait passionnant. Et puis il y a une
composante humaine très importante, car notre métier implique de collecter de l’information
auprès des salariés et dirigeants des cibles que nous analysons et de la restituer de manière
pertinente à nos clients. Il faut être capable d’écouter, de parler, de communiquer, comprendre
leur situation. Cet aspect relationnel m’a également plu.
Un mot sur la crise. Continue-t-telle d’impacter vos activités ?

La crise a changé l’approche générale de notre métier, avec des clients plus frileux, qui rendent
du même coup notre phase de diagnostic encore plus importante, et requiert de notre part une
exigence accrue.

Centraliens no627 [Juillet 201
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