Centraliens - La revue des Arts et Manufactures - Juillet 2013 / N°627 - 7

Jean-Yves LECONTE

Jean-Yves

econte

(90),

Sénateur des Français
établis hors de France
Le regard est vif, la voix
chaleureuse, Jean-Yves
Leconte nous reçoit au Sénat
pour une "conversation"
sur sa mission auprès
des Français établis hors
de France.
Rencontre avec un centralien
dépositaire des requêtes de
nos compatriotes installés
hors hexagone
Installé en Pologne à partir
de 1991 pour un VSN, il décide
d’y rester à la fin de celui-ci.
En 1994, il est élu au Conseil
Supérieur des Français de
l’Étranger (CSFE) sur une
circonscription qui regroupe
l’Europe centrale et orientale
et les pays issus de l’ancienne
URSS. Durant ces années,
il accompagne la croissance
des établissements scolaires
français de la zone,
croissance rendue nécessaire
par une implantation
grandissante des Français en
Europe centrale et orientale.
En 2004 le CSFE devient
l’Assemblée des Français
de l’Étranger (AFE).
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Qu'est qui vous a amené à vous
présenter aux élections sénatoriales ?

Il y est réélu en 2006 au titre
de la circonscription de
Vienne regroupant 14 pays
d’Europe centrale et orientale.
De 2008 à 2011, il est viceprésident de l’Assemblée
des Français de l’étranger,
présidée ès qualités par
le ministre des Affaires
étrangères.
Il est élu sénateur le
25 septembre 2011 sur la
circonscription des Français
établis hors de France.
Douze Sénateurs représentant
les Français établis hors de
France sont élus par moitié,
pour 6 ans, par 166 grands
électeurs : les 155 membres
élus de l’Assemblée des
Français de l’étranger et
les 11 députés des Français
de l’étranger.

La politique m'a toujours intéressé et lorsque
j'ai participé aux "semaines européennes" de
88 et 90, cela a éveillé, sans doute, encore
plus de curiosité et d’engagement. Et pourtant
je me rêvais auparavant prof de maths ! Ou
chercheur.
L'engagement politique faisait écho, à cette
période, à une construction européenne qui
n’avait pas pris encore toute sa dimension
en raison de la division de l’Europe. Faire
ma coopération en Pologne, à l'Ambassade
de France, c’était d’une certaine manière être
témoin du basculement de l’Europe et de son
unification.
À la fin du VSN, le choix de rester s'est rapidement imposé. Avec un camarade centraliens,
nous avons fait ce choix en créant ensemble
une société polonaise, avec pour idée de renforcer la relation entre la Pologne et la France.
C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés à
commercialiser en Pologne des matériaux de
construction en lien avec l'eau et l’énergie.
J'ai été élu au Conseil des Français à l'étranger en 94, j'étais heureux d'avoir gagné cette
élection, car je n’avais pas programmé ma
candidature. Cette période coïncidait avec
une belle croissance en Pologne (5 à 6 % de
croissance à cette époque) : des circonstances
formidables pour accompagner l’évolution de
cette partie de l’Europe.

Et vous avez continué à mener
les deux activités de front ?
Plus ou moins. Avec mon associé nous avons
mis fin à notre projet commun : face à une
croissance moins forte en 2001 en Pologne
nous n’avions pas la même approche et cela
pesait sur l’entreprise. Et remplir un mandat
politique tout en ayant la responsabilité d’une
entreprise, c’est la quadrature du cercle.
À partir de 2004 j’ai, en quelque sorte,
redémarré tout seul. 2008 a été une année

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