Centraliens - N°628 - La revue des Arts et Manufactures - Août/Septembre 2013 - 13

Dossier
La relation
art et entreprise :
un lien paradoxal
André Mordant
(64)
Sa marque :
InterCreArt®
Depuis plus de trente
ans il suit activement
l’aventure de l’art
contemporain et ses manifestations.
Dans son atelier d’art plastique, ses
recherches et réalisations lui ont permis de développer à l’usage des élèves,
des étudiants, et de responsables d’entreprises des présentations sur les clés
de la créativité.
Il a notamment travaillé chez IBM
qui a fait de l’innovation un des axes
de sa culture d’entreprise. Cela lui
a permis, outre de suivre toutes les
potentialités qu’off re l’informatique
dans le domaine des arts visuels et de
la musique, de participer à plusieurs
manifestations consacrées au mécénat et aux politiques culturelles.
Il a été professeur associé à l’École
Centrale de Lyon (Espace Entreprise,
culture d’entreprise) et Président de
l’Union Régionale des Ingénieurs et
des Scientifiques Ain-Rhône.
La ﬁnalité de l’entreprise est de créer
de la valeur ajoutée en satisfaisant les
besoins des marchés par la production
de biens et de services. Elle s’organise
pour obtenir un résultat optimum en
tenant compte des contraintes qui lui
sont imposées.

En revanche, la spéciﬁcité de l’art
contemporain est de n’avoir pas de
modèle, c’est un perturbateur. Mais Il
ne veut plus être son propre porteur de
ﬁnalité comme dans « l’art pour l’art ».
Il s’ouvre sur le monde réel dont il propose une vision décalée et critique sur
son mode de fonctionnement.
Et pourtant, surtout depuis une trentaine d’années, ces deux mondes établissent de plus en plus de relations …
contre nature ?
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L’art ne sert à rien, il est juste essentiel.
écrivait Nicolaï Gogol.

D’un côté, l’entreprise cherche à améliorer son image, à motiver ses collaborateurs dans des cadres de travail riches
en sollicitations visuelles ou sonores.

Elle veut ﬁdéliser ses clients en établissant des relations « non commerciales »
à fortes valeurs ajoutées basées sur des
évènements culturels.
Elle souhaite transmettre à son personnel cet impératif d’innovation que l’on
retrouve chez les artistes créatifs.

Pour répondre à cette demande de nombreuses entreprises d’intermédiation
assurent la liaison entre les entreprises
et les artistes. Les pratiques de l’art
contemporain sortant du cadre de l’artdécoration facilitent leurs approches.
Mais les artistes contemporains véritables « artistes-entreprises », comme le
dit Xavier Greffe, travaillent, avec leurs
collaborateurs, sur des projets dont ils
doivent trouver les sources de ﬁnancement. Un atelier d’artiste, aujourd’hui,
est un bureau d’études.

Certains artistes vont plus loin : le modèle de l’entreprise est l’objet de leur
démarche. L’artiste est entreprise, il «
fonctionne » comme une entreprise. Il
n’y a plus de production d’œuvres artistiques mais de processus semblables à
ceux d’une entreprise.

Dans cet environnement économique
où l’innovation est un des critères de
différentiation décisifs, les fertilisations croisées entre le monde de l’art
et le monde de l’entreprise ouvrent
des perspectives que les ingénieurs
devraient développer. Faire l’état des
lieux, esquisser les perspectives : tel est
l’objet de ce dossier.
n

Sommaire
p 12

La relation art et entreprise :
un lien paradoxal

p 14

Art contemporain, vecteur d’image
pour l’entreprise ?

L’artiste et la commande

p 18

L’entreprise et son expertise
technologique au service de l’artiste

p 20

De l’influence des arts
sur les territoires

p 22

Le mécénat culturel d’entreprise
mode d’emploi par admical

p 24

Artistes et managers,
mêmes enjeux, mêmes valeurs

p 26

le poids des marchés
de l’art contemporain

p 27

Un monde particuliers
et des enjeux sociétaux

p 30

L’Eden : la boîte à idées...
numériques !

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Centraliens - N°628 - La revue des Arts et Manufactures - Août/Septembre 2013

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