Centraliens - N°629 - La revue des Arts et Manufactures - Octobre/Novembre 2013 - 51

C entraliens

point de vue des entreprises

logistique

Le groupe Bolloré,
fer de lance
de la Boucle ferroviaire
Dominique Lafont
Président de Bolloré Africa Logistics

C'est un projet ambitieux porté par quatre Etats d'Afrique de l'Ouest,
qui a le plein soutien du groupe Bolloré. La Grande Boucle ferroviaire
s'étendra sur 2728 kilomètres entre le Niger, le Burkina Faso, le Bénin
et la Côte d'Ivoire. Un projet unique en Afrique.
Dominique LAFONt, Président de Bolloré Africa Logistics explique
pourquoi le groupe Bolloré est le fer de lance de ce projet.
La revue Centrale : En quoi ce projet intéresse le groupe Bolloré ?

Le groupe Bolloré, à travers Bolloré Africa Logistics que je dirige, est leader de la logistique et
des infrastructures de transport en Afrique. Il porte en lui depuis des décennies la philosophie
du développement économique de l'Afrique et du désenclavement, avec une présence dans
45 pays africains, 250 filiales et 25 000 collaborateurs. Chaque jour, nous gérons de grands
corridors, de Dakar à Port Soudan jusqu'à Durban, au service de clients, publics ou privés, qui
interviennent dans tous les secteurs d'activités, pétrole, mine, télécom, agro-industrie, pharmacie.... Nous sommes un acteur essentiel du secteur des infrastructures de transport en Afrique
avec 29 Partenariats Publics Privés dont 15 concessions portuaires et 2 concessions ferroviaires.
La réalisation de la boucle ferroviaire étant une priorité pour les Etats, il nous appartient, en
raison de la position que nous occupons, de nous porter à leurs côtés pour faire aboutir le
projet.
La Revue Centrale : vous êtes présents dans le secteur ferroviaire en Afrique depuis
1999. C'est votre expérience qui vous permet aujourd'hui d'apparaître comme un
acteur de référence ?

Dans ce secteur, notre expertise n'est plus à démontrer. Camrail au Cameroun, Sitarail en Côte
d'Ivoire et au Burkina Faso, nos deux partenariats public-privés ont été salués par la Banque
Mondiale et la communauté des bailleurs de fonds, comme des modèles de gestion en Afrique
sub-saharienne. Sitarail qui était une entreprise publique sinistrée quand nous l'avons reprise
en 1995 a été redressée en quelques années ; elle a lourdement souffert des conséquences de la
partition temporaire de la Côte d'Ivoire. Elle a traversé la crise grâce aux soutiens continus de
sa maison mère et elle s'est à nouveau redressée. C'est aujourd'hui une entreprise appréciée par
ses clients et ses partenaires pour son rôle économique et social. Nous avons décidé de mettre
l'expertise et les références de Sitarail au service des quatre Etats ; cette adhésion est essentielle,
car la ligne ferroviaire Abidjan-Ouagadougou qui s'étend sur 1200 km représente à elle seule
presque la moitié de la boucle.
La Revue Centrale : Pourquoi le groupe Bolloré est-il en pointe dans la promotion
de ce projet ?

Il s'agit d'un projet capital pour le développement de toute une région qui a connu et connaîtra
des taux de croissance élevés, 7 % au cours des prochaines années selon les prévisions du FMI.
Elle dispose de formidables atouts : un potentiel minéralier, agricole et industriel ; un bassin
de population de 100 millions de personnes. Nous avons estimé que nous ne devions pas nous
contenter d'accompagner le développement de cette région mais que nous devions l'accélérer
en améliorant la qualité des corridors logistiques qui l'irriguent. Nous allons faire bénéficier les
Etats de notre expertise ferroviaire qui est unique en Afrique de l'Ouest et de notre crédibilité
financière. C'est toute une région qui pourrait s'en trouver transformée, avec des territoires
interconnectés, la création de pôles intermodaux rail-route générateurs d'emplois, la réduction
des coûts logistiques pour les opérateurs et les investisseurs. Un projet porteur d'une accélération de la croissance économique qui est le meilleur vecteur de la réduction de la pauvreté.

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Centraliens no629 [Novembre 201
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