Centraliens - N°630 - La revue des Arts et Manufactures - Décembre 2013 - 13

Pierre Vareille

Pierre

a reille

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L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre.
Antoine de Saint-Exupéry

Vous avez présidé l'Association
des Centraliens pendant deux mandats.
Quel souvenir en garderez-vous ?
J'ai eu beaucoup de plaisir et de fierté à exercer
mon mandat de Président de l'Association au
cours de ces deux dernières années. J'ai le sentiment que notre Association a progressé, et que
nous sommes parvenus ensemble à mener à
bien les sept chantiers ambitieux que nous
avions définis. Je retiendrai notamment le
nombre de manifestations au cours de ces deux
années (une par jour ouvrable !), les avancées en
matière de rapprochement de l'Association avec
l'École, de développement à l'international et de
rayonnement des Centraliens.
J'ai également pu observer l'esprit de camaraderie et de solidarité qui, je le pense vraiment caractérise notre communauté. J'en veux pour
preuve le nombre d'adhérents qui a progressé de
près de 20 % entre 2012 et 2013. Nous sommes
ainsi revenus au niveau de 2009, dans un
contexte économique particulièrement morose
où le nombre de cotisants de la plupart des associations est en érosion continue. Et nous sommes
désormais très probablement l'association d'anciens élèves qui a le pourcentage d'adhérents le
plus élevé. Cette performance exceptionnelle est
due à toutes nos actions pour rendre l'Association plus attractive, je dirais même indispensable, en particulier pour nos camarades les plus
jeunes ou vivant à l'étranger ; mais c'est également et avant tout le résultat des efforts de tous
les bénévoles et, surtout de toute l'équipe de permanents qui s'est attelée à la tâche avec enthousiasme, énergie et compétence.
Deux ans, c'est probablement trop court. D'autant que j'ai vraiment l'impression d'avoir reçu
plus que je n'ai donné. Mes obligations professionnelles ne me permettaient cependant malheureusement plus d'assurer ma charge avec la même
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disponibilité. Or notre Association mérite qu'on
s'y investisse pleinement. C'est pourquoi j'ai transmis en juin dernier le flambeau à Patrick Roure.
Mais vous pouvez compter sur moi pour continuer à servir fidèlement notre communauté !

La société que vous dirigez, Constellium, a
réussi en mai dernier son entrée
à la Bourse de New York. Dans quel état
d'esprit êtes-vous et cela a-t-il modiﬁé
votre mode de management ?
C'est effectivement un grand succès dont nous
sommes tous très fiers. Seules deux sociétés
d'origine française -Constellium et Sequans
Communications- ont réussi leur introduction
au NYSE au cours des dix dernières années !
Et notre action a connu depuis un parcours
boursier assez impressionnant. Cette réussite est
à mettre au crédit des équipes du groupe qui se
sont mobilisées pour ce projet ambitieux et qui
n'ont eu que cinq mois pour le mener à bien : un
véritable challenge pour un projet d'une telle
ampleur. Mais c'est aussi et avant tout la reconnaissance par le marché des compétences des
employés de Constellium, du business model et
de la stratégie que nous avons définis, et de la
confiance que les investisseurs ont dans la performance présente et à venir du Groupe.
Je ne dirais pas que cela a profondément modifié mon mode de management, si ce n'est effectivement qu'une société cotée ne se gère pas
comme une société sous LBO. Si le rapport au
temps est le même, l'exposition est infiniment
plus importante et la pression du résultat à
court terme plus intense. Et je voyage encore
un peu plus qu'auparavant...

Quel est ce business model auquel
vous faites référence, et quels sont
vos axes de développement ?
Constellium est avec des ventes proches de 5 milliards de dollars un leader mondial de la trans-

formation de l'aluminium qui tire son origine
des Groupes Pechiney, Alcan et Alusuisse. De
nombreux marchés font de l'aluminium un matériau de choix afin de répondre efficacement
aux nouvelles contraintes économiques et environnementales. C'est le cas notamment de l'aéronautique, de l'automobile ou de l'emballage qui
représentent les trois secteurs stratégiques sur
lesquels nous nous sommes recentrés. Nous
sommes leaders mondiaux dans plusieurs de ces
marchés : par exemple, il est pratiquement impossible de trouver un avion dans le monde qui
ne contienne nos produits ! Cette position de tout
premier plan trouve son origine dans le développement permanent de nouveaux alliages, de
nouveaux procédés ou de nouveaux produits. La
métallurgie est un domaine de haute technologie
et l'innovation est une condition sine-qua-non
de notre succès. Et notre centre de R&D basé à
Voreppe en Isère est certainement l'un des tout
premiers au monde en matière de métallurgie de
l'aluminium, sinon le premier. Nous avons chez
Constellium des ingénieurs de tout premier
plan, dont près de trente Centraliens et une expertise reconnue au niveau mondial !

Comment ﬁxez-vous le cap
pour votre groupe dans un contexte
économique difﬁcile en Europe ?
Constellium est moins sensible que d'autres aux
aléas économiques actuels. Nous sommes en effet positionnés sur des marchés en croissance, et
ce au niveau international.
Comme je vous l'ai indiqué, le cap est clair. Nous
l'avons fixé avec l'équipe de management dès
mon arrivée début 2012. Et c'est la clarté de nos
objectifs et de notre stratégie qui a été saluée lors
de notre introduction en bourse : l'innovation, la
focalisation sur 3 marchés à fort potentiel (aéronautique, automobile et emballage), le renforcement de nos capacités de production à l'interna-

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