ParaMag - n°299 - Avril 2012 - 36

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Avril12:299 paramag.fr

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*Motu
Se prononce motou. C’est un îlot de sable corallien se trouvant généralement dans un lagon et à proximité d’une barrière de corail.

*Ta’aora
Dieu de la vie et dieu des dieux dans la mythologie polynésienne. Devant son bungalow au Club Med, Laurent Bouquet rince sa voile après un posé dans le lagon. Photo Patrick Passe.

*King of the Cool
ainsi été appelé Steve Mc Queen au cours de ses plus belles années d’acteur à Hollywood.

voile» ne faisait pas partie de ses éventualités. Il est vrai qu’il est audessus du lagon et qu’un raté n’aurait comme conséquence qu’un gros «plouf» qui, en plus, l’amuserait. Prise de vitesse et Deug pose le dessous de sa planche sur la surface de l’eau. Fléchi sur son surf, commandes légèrement sollicitées, il glisse ainsi vers la plage. D’un naturel excessif, Deug a souvent tendance à mettre 50 mètres de trop sur la distance estimée de son swoop. Il donne alors un profond coup de frein pour sustenter avant que la vitesse se meure, et, en conséquence, remonte de deux ou trois mètres pour finir en éclaboussure dans l’eau tiède. Quitte à rater la plage, autant le faire en riant ! Trempé jusqu’au cœur de la fibre, la journée de saut n’est néanmoins pas fichue. C’est sûr, la réserve a pris l’eau. La voile principale trempée dégouline par les coins du conteneur principal qu’il comprime sous ses genoux pour pouvoir mieux le fermer, en riant. «Tu vas ressauter comme ça, lui demande t-on. Tu n’as pas peur que çà ne s’ouvre pas ?» -« Pourquoi ça ne s’ouvrirait pas, répond t-il, amusé. »

Et ça s’ouvre, plus lentement certes, et en laissant une explosion de milliards de gouttelettes d’eau au moment où la voile sort du POD. Sacré Deug !

Largage loin de l’île
Durant le tournage, je suggère à Patrick : «Ce serait bien si nous faisions un saut un peu plus loin au-dessus du large plutôt que d’être à la verticale du lagon. Ainsi je pourrais faire une photo en ayant une bonne partie de l’île.» - «Ok, répond t-il. Je m’occupe du largage.» Au moment où il me dit ça je vois clignoter l’écriteau «Naturel excessif» qu’il avait en permanence collé sur le front. Sur axe. «C’est bon, on y va !» me dit-il sur un ton dans lequel le moindre doute n’existe pas. En posant les pieds sur le patin de l’hélico, je regarde en bas… On est loin. Au niveau des deux motus* se trouvant devant le Club Med, la largeur du lagon est de 1 km 500. Et il y a au moins deux fois cette même distance entre la barrière de corail et notre point de largage se trouvant quelque part sur le bleu profond du Pacifique. J’estime que notre point

de largage est à environ 5 km des plages du Club Med. Le temps de faire ce rapide calcul en me mettant en place, et je tourne la tête vers Patrick déjà en place, avec la moitié du surf à l’extérieur de l’hélico, le visage pointant vers mes objectifs et avec un large sourire traduisant : «Quand tu veux ! » - «Allons-y, je pense tout bas. Dans le pire des cas, on se posera au motu.» Le naturel excessif de Patrick avait aussi du bon. En chute à 4 000, avec la distance, le panorama sur l’île de Moorea est grandiose. Seuls les pourtours de l’île sont habitables. Tout le reste n’est que montagne volcanique couverte de végétation luxuriante. La baie de Cook s’avance jusqu’au cœur de l’île. C’est en 1777 que le capitaine James Cook découvrit Mooréa lors de son ultime voyage en Polynésie. Et c’est dans cette baie qu’il mouilla l’ancre pour plusieurs jours. Mais ce n’est pas à Cook que je pense en appuyant sur le déclencheur de l’appareil photo et en laissant ronronner la caméra 16 mm. Je veux capturer un max' de belles images avant le break,

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