ParaMag - n°300 - Mai 2012 - 25

Vol relatif

En VR, 25 équipes anglaises étaient présentes sur les 77 ayant participé, ce qui semble normal pour une compétition qui se déroule en Grande-Bretagne, surtout que les parachutistes anglais sont toujours de grand amateurs de vol relatif. Se disputant la tête du classement de la catégorie Open, il y avait une fois de plus le 4 France, Hayabusa et Airspeed. Ce sont les trois grandes équipes adversaires de notre époque qui se préparent et attendent avec impatience le championnat du monde à Dubaï pour enfin savoir quelle sera la meilleure. Depuis deux ans, le suspense est quasiment insoutenable puisque, selon la compétition, ce n’est jamais la même équipe qui gagne. En mars dernier, au Shamrock de Deland, c'était Airspeed qui avait gagné devant Hayabusa et le 4 France (cf. ParaMag n°299 d'avril 2012). Pour ce Bedford World Challenge 2012, l’honneur revint cette fois à Hayabusa qui remporta la compétition avec un total de 304 points sur dix manches. Les Français furent 2èmes avec 291 points, et Airspeed à la 3ème place avec 290 points. À noter que, dans la catégorie Open, 8 équipes françaises étaient présentes à Bedford (dont les équipes France espoirs, Perros, Amethys, Monaco). La catégorie féminine comptait 8 équipes, dont l’équipe de France, ainsi que l’équipe Espoir récemment constituée avec Anne Laure Chratien, Paméla Lissajoux, Marie Maniglier et Sophia Paucout. C’est une équipe anglaise qui gagna le challenge, elle était constituée de quelques ex-championnes du monde. Mais leur victoire ne fit pas l’unanimité car elles eurent le droit de refaire une manche, après avoir posé réclamation, parce que l’une d’entre elles avait failli perdre son casque dans la veine. Les Anglaises remportèrent donc le Challenge avec 234 points sur 10 manches devant les Françaises qui totalisent 232 points. En 6ème position, les Espoirs filles ont fait un sympathique 18.7 de moyenne. Mais les Anglaises, qui sont pourtant de grande compétitrices internationales, ont été huées durant la cérémonie de remise des médailles. Étant donné le niveau de la compétition et la qualité des équipes présentes, c'est assez surprenant. Nous avons demandé l'avis de Manu Sarrazin, membre de l'équipe de France
Vania Da Rui

COMPÉTITION

L’équipe nationale américaine Airspeed.

VR4 open. "Il y a actuellement un problème qui vient de la diversité des règlements et des modes de jugement dans les compétitions indoor. Notre équipe de France est bien placée pour le savoir : sur la première manche, nous attendions un score de 33 points. À la lecture des résultats, nous sommes désagréablement surpris par le score affiché : 26 points seulement ! Nous sommes pénalisés de sept points de faute mais nous ne comprenons pas car nous ne voyons aucune faute, et parmi tout ceux qui ont observé notre saut, personne n'en voit ! Nous déposons donc une réclamation. Avec les cadences de vol actuelles, les figures sont construites sans point de contact arrêté, c'est ce que l'on appelle dans notre jargon le "no stationary contact". À Bedford, nous pensons que les juges n'acceptent pas cet état de fait et que c'est pour cette raison que nous sommes pénalisés. Mais les Américains et les Belges marquent 34 points sur cette première manche, ce qui est tout simplement impossible à réaliser en "point de contact arrêté". De plus, il est improbable de faire 33 points en rythme avec 11 fautes comme un juge nous a sanctionné… Suite à notre réclamation, notre manche 1 est rejugée : le résultat est le même, toujours 7 points de faute ! Nous ne savons plus où nous en sommes avec le jugement, ni ce qu'il faut faire : devons-nous ralentir notre cadence pour marquer les figures ? Les autres équipes ne le feront pas... S'agissant d'une compétition en soufflerie où il est facile de voir les manches en direct, personne ne comprend la sanction que nous portent les juges.

S'ils ont voulu nous pénaliser en estimant que nous ne présentions pas suffisamment longtemps les figures, pourquoi n'ont-ils pas suivi la même ligne de conduite avec les autres équipes de tête qui cadencent comme nous ? J'ajoute que sur cette compétition, les juges ont droit à la vision au ralenti... Paul Meyer, le directeur de la compétition, a pris le problème en compte car il était conscient du fait que sa gravité mettait en cause la bonne réputation internationale de cet événement. Il a donc fourni des images de meilleure qualité aux juges, qui ont donc rejugé notre manche une troisième fois. Finalement, ils ne nous ont mis "que" deux points de faute. Notre score était donc de 31 pour cette première manche : nous avons pris 2 points de faute et dépensé pas mal de temps et de mental pour gérer l'affaire. Une chose est sure : avec le slow motion, il faudra voler le plus proprement possible pour éviter ce type de sanction. Cela soulève le problème général des compétitions indoor. Hormis en France (Aerokart), il s'agit de compétitions non officielles, avec un règlement établi par l'organisateur qui n'est donc pas le règlement international FAI utilisé en sauts d'avion. Les règlements sont différents d'un endroit à un autre. Par exemple, les règles d'entrée dans la veine ne sont pas les mêmes d'une compétition à une autre. Dans tel ou tel endroit, telle ou telle partie du corps ne doit pas dépasser. Dans d'autres, c'est différent. Soit dit au passage, certaines équipes font comme elles ont l'habitude, laissant dépasser bras ou jambes même si c'est interdit, sans être pénalisées de fautes alors qu'elles devraient l'être...

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