ParaMag - n°310 - Mars 2013 - 21

En 2012, l'activité parachutiste sur
l'aérodrome de Bréville sur Mer était
gérée par deux entités : Abalone Parachutisme, pour l'activité professionnelle,
s'occupait essentiellement des sauts en
Tandem. L'ERP, coté associatif, s'occupait
de l'école et de l'activité loisir. Les deux
entités sautaient du même avion,
le Pilatus JG, qui s'est abîmé en mer
durant l'été dernier (cf. ParaMag n°304
de septembre 2012).
Cet avion était la propriété de Granville
Aviation, société gérée en partie par
Mathieu Reynis, gérant de d'Abalone
Parachutisme. Des accords signés il y a
quelques années assuraient des places
avions disponibles pour l'ERP afin que
les solos* puissent se glisser entre les
tandems...

Après négociations avec entre autres,
la ligue, la fédération et l'ancienne
équipe de l'ERP, Abalone a décidé de
récupérer l'activité école, pour ne pas la
voir disparaître. Des moyens ont été
débloqués afin qu'Abalone puissent
assurer une activité qui n'était initialement pas prévue pour devenir la sienne
(gestion des parachutes «école»,
casques, …).
Des moniteurs PAC indépendants sont
venus à la rescousse plusieurs fois afin
d'encadrer des stages qu'Eric Bazin,
directeur technique parapro-BEES-PACtandem d'Abalone, ne pouvait assurer
tout seul. La plupart des intervenants
d'Abalone étaient principalement des
pilotes tandem brevetés para-pros.
Au fur et à mesure de la saison,
l'activité école d'Abalone s'est intégrée
dans son activité globale. Le mélange
tandems-solos-élèves a repris son cours
comme avant, avec finalement une
simplification de l'organisation désormais
gérée par une seule entité.

Heureusement, merci Saint Michel
(qui n'est pas loin), seul l'avion a été
perdu. Il gisait à 13 m de fond au large
de Bréville-sur-Mer, avant d'être remonté
par les plongeurs-pompiers. Le pilote,
seul à bord lors du crash, s'en est sorti
sans trop de problème. C'est le moral
qui est le plus à soigner...
Après cet accident, on peut se dire que
le sort s'acharne sur Granville,
qui est pourtant une des pus belles DZ
de France. C'était effectivement la
deuxième fois qu'un Pilatus y était
détruit : le premier c'était par les
flammes, en 2003, suite à un incendie
survenu dans le hangar.
Ce crash en mer a bien sûr été un choc
pour tout le monde. Solos, élèves,
passagers, porteurs tandem, toute

l'équipe d'Abalone s'est retrouvée coincée
au sol par manque d'outil de travail,
et estomaquée par le côté surréaliste de
l'accident. Il aura fallu beaucoup d'énergie à tous, notamment aux responsables
de Granville Aviation et d'Abalone, pour
trouver un avion, redonner la motivation,
et relancer l'activité forcément mise à
mal par la presse locale, alimentée par
des riverains mauvais coucheurs...
Et trouver un Pilatus fin août pour le
reste de la saison, c'est pas le top !
Finalement, des avions ont été trouvés
pour ne pas trop pénaliser l'activité
d'Abalone et les sauts n'ont pas été
interrompus aussi longtemps qu'on
aurait pu le craindre. Trouver un avion,
c'est déjà pas mal pour finir la saison,
mais l'année prochaine, on fait
comment ? Voilà le dilemme qui s'est
présenté aux pieds d'Abalone...
Avec son activité tandem grandissante,
l'achat d'un avion plus grand
était déjà en réflexion.
Les Cessna Caravan commencent
à faire leur place sur les DZ françaises.
Sauf que l'achat d'un avion, ça ne se
décide pas en deux minutes.
Il faut trouver l'avion, déjà, puis le
financement... Au final, l'activité a pu
être préservée avec des avions de
location et un Cessna Caravan a été

21
Mars13:310
paramag.fr

Afin de «gérer» les solos, quelques paras
locaux, amoureux de leur DZ, ont décidé
de se regrouper afin de s'organiser euxmêmes des festivités. Autour d'une
philosophie toute simple, qui consiste à

Fait récurrent surtout en Normandie
(pour ne pas généraliser au nord de la
France), la météo n'a pas été très cool
pour aider le parachutisme à se refaire
une jeunesse. Mais bon, la météo,
comme on dit, on le savait en signant
au départ !! Par contre, un autre événement, heureusement beaucoup moins
fréquent, est venu modifier une nouvelle
fois l'activité parachutiste à Granville :
le crash du Pil en mer.

(De gauche à droite) Mathieu Reynis (gérant d'Abalone
Parachutisme, co-gérant de Granville Aviation)
Frédéric Fortin (co-gérant de Granville Aviation) Laurent Nodinot ("ir-responsable" du Vortex)
Jonathan Bonnal (Starter d'Abalone).
Photo prise avec le Caravan, entre deux tours
de piste, lors de la qualification des pilotes.

CENTRE

La décision a été prise par Abalone de
continuer à libérer des places avion pour
les quelques solos qui continuent de
sauter et profiter de la carte postale
exceptionnelle de cette DZ.

se faire plaisir sans se prendre la tête,
le Vortex est né. Ce n'est pas une
association au sens strict de la loi,
c'est juste un groupe de «gentlemen
skydivers», comme ils aiment s'appeler,
qui profitent des quelques places avion
qu'Abalone leur met à disposition
pour se faire plaisir.

Au cours de la saison, l'association de
l'ERP a été dissoute après décision prise
par le bureau. Le problème se posait
alors pour les parachutistes de la région,
à savoir comment ils allaient faire pour
sauter, alors qu'il n'y avait plus d'école
ni d'entité pour les accueillir.

http://www.paramag.fr

ParaMag - n°310 - Mars 2013

Table des matières de la publication ParaMag - n°310 - Mars 2013