ParaMag - n°322 - Mars 2014 - 23

G.E.P.P. ET F.F.P.,
OÙ EN SONT-ILS ?
Durant le colloque de la FFP, à Nantes, les dirigeants fédéraux ont souhaité rencontrer en privé et à deux
reprises les dirigeants des structures commerciales agréées par la FFP et également membres du GEPP,
le nouveau groupement des exploitants professionnels du parachutisme. Dès le début du colloque,
les confrontations qui ont eu lieu en plénière ont montré que la situation est tendue entre les deux entités.
Nous interviewons Marie-Claude Feydeau, présidente de la FFP, afin de savoir où en sont les relations
après ces deux réunions.

ParaMag : Les deux réunions organisées
à Nantes durant le colloque n'étaient
pas prévues au programme,
qui en est à l'origine ?
Marie-Claude Feydeau : Suite à la teneur
et au nombre d'interventions des membres
du GEPP durant les réunions plénières,
c'est la fédération qui a provoqué ces
réunions. La présence de bon nombre
d'entre eux au colloque était l'occasion
de se rencontrer, ce que nous avons
souhaité. Nous avons donc eu la démarche de les écouter et d'être attentifs
à ce qu'ils ont à nous dire.
Quelle était la position de la FFP
avant ces réunions ?
En octobre 2013, lorsque la fédération
a été informée de la création du groupement, nous l'avons contacté en vue
d'obtenir un certain nombre de pièces
et d'informations. C'était absolument
nécessaire afin que la FFP puisse le
reconnaître. Un mois et demi après,
en dehors des statuts et de la déclaration
de création en préfecture, nous n'avions
toujours pas reçu de réponse complète
et il nous manque encore aujourd'hui
certains éléments indispensables.
Il est de notoriété publique que le
groupement GEPP comporte aussi des
structures qui ne font pas partie de la
fédération. On suppose que cela est
gênant pour la FFP ! Pourquoi ?
Comment pouvons-nous reconnaître un
groupement si à l'intérieur de celui-ci se
trouvent les parachutistes professionnels
(N.d.l.r. : brevet aviation civile) que nous
ne reconnaissons pas, à ce jour ?
Peut-être que la situation évoluera dans
le futur, et pour le bienfait du parachutisme, mais tel n'est pas le cas aujourd'hui.

C'est donc un blocage politique ?
Oui bien sûr, car la fédération délégataire
de l'Etat, investie d'une mission de
service public et ayant les prérogatives
de puissance publique, est là pour fédérer, pour organiser le parachutisme.
Pour les élus de la FFP, la position est
claire : continuer à porter des chantiers
pour l'intérêt général, ne pas se laisser
ni manipuler, ni intimider.
Mais le blocage est aussi technique :
certains membres du GEPP ont des
triples casquettes, des double signatures.
Comment peut-on défendre les intérêts
privés d'entités qui, actuellement,
sont fondamentalement opposées ?
De par ses prérogatives accordées par
l'État et sa reconnaissance d'utilité
publique du Ministère de l'Intérieur,
la FFP ne défend que l'intérêt général.
Le volume de sauts et d'activité que
représente le GEPP au sein de la fédération, il l'utilise comme un argument,
voire une menace. En tant que membre
d'un groupement à vocation sportive,
c'est à chacun d'amener sa pierre
à l'édifice du mouvement sportif,
sans focaliser sur son intérêt privé.
Selon le GEPP, la FFP n'a pas été
suffisamment efficace sur le sujet
de la TVA et de l'URSAFF,
sujet important et presque vital pour
ses membres. Qu'en penses-tu ?
La fédération ne s'investit pas sur un
sujet aussi important sans un dossier
solidement étayé. Nous allons le faire,
mais cela prend du temps de prépara-

tion. La FFP agit à son rythme et au
moment opportun, et non pas sur
demande. Mais tant que le GEPP ne sera
pas un regroupement exclusivement
fédéral, nous ne pourrons pas grandchose pour lui. Nous n'allons pas nous
battre pour des gens qui ne font
pas partie de la FFP.
Nous travaillons beaucoup actuellement
sur le dossier de la TIPP, nous le faisons
bien et nous le faisons pour l'ensemble
de la population parachutiste, pas seulement pour des intérêts privés.
Il semble que le GEPP avance de son
côté, puisque le groupement a déjà
investi 35.000 euros (le montant des
frais d'adhésion) auprès d'un prestigieux cabinet d'avocats pour qu'il
aille défendre le dossier de la TVA
parachutiste à Bercy...
Oui c'est vrai et le GEPP, par la voix de
son vice-président qui est aussi le
président du SNPP (N.d.l.r. : Syndicat
national des parachutistes professionnels),
a même proposé à la fédération de se
joindre à lui. Mais la fédération se montre
plus prudente avec son budget et préfère
réunir elle-même les bons arguments
avant d'aller défendre un dossier de ce
genre qui est très chaud et où il faut
arriver avec la maîtrise du sujet.
Le parachutisme fédéral ne représente
que 250 emplois, si l'on compare par
exemple à l'équitation, ça ne pèse rien
dans ce genre de ce dossier !
Il faut avoir une autre démarche.
Qu'est-il ressorti de ces deux réunions
à Nantes ?
Même si les échanges étaient plutôt
tendus, nous avons essayé d'avancer.
La première réunion, nous avons écouté
les récriminations à notre égard...
Lors de la deuxième réunion, nous avons
proposé une solution : depuis des années,

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Mars14:322
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Le GEPP veut regrouper les structures,
travailler au niveau européen, représenter
ses membres en tant qu'employeurs,
mutualiser les moyens face aux adminis-

trations sociales et fiscales, etc.
Alors oui, pourquoi pas, nous pourrions
être d'accord sur ces principes.
Mais fondamentalement le GEPP
comporte aussi des structures qui ne
font pas partie de la fédération et nous
ne pouvons pas abonder dans ce sens.

VIE FÉDÉRALE

Interview de Marie-Claude Feydeau, présidente de la FFP. Propos recueillis par Bruno Passe

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