ParaMag - n°323 - Avril 2014 - 15

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DE FUTURS BREVETS
La réforme des brevets fédéraux en 2014 a abouti à une liste de 16
brevets. La genèse de l'allongement de cette liste au fil du temps
donne des indications sur les critères de cette évolution et permet
d'émettre des hypothèses sur certaines adaptations qui pourraient
y être apportées.
En 1987, la FFP a abandonné son ancien système de brevets (BF1
à BF6 pour l'école, BF7 à BF9 pour la performance) pour adopter
un système entièrement nouveau matérialisé par des lettres : les
brevets A, B, B1, B2, B3, C. Les lettres signifient un niveau de
compétence et les chiffres une spécialité.

Si l'apparition du skysurf, depuis disparu, et du freestyle n'ont pas
généré de nouveau brevets de spécialité, celle du freefly a généré
la création du brevet B4, eu égard aux compétences requises et
aux risques particuliers à cette discipline. Pour la 1ère fois un brevet
a été divisé en deux avec la création d'un palier «i», pour
intermédiaire: le Bi4.
La réforme 2014 prolonge cette logique avec le swoop par la
création d'un brevet B5 comportant un palier intermédiaire avec le
Bi5. Mais elle s'en exonère avec la scission du brevet C en brevets
C et D, là où cette même logique aurait pu voir apparaitre des
brevets Ci et C.
Elle la rompt totalement avec les brevets wingsuit (WS1, WS2 et
WS3) et voiles hybrides (VH). A l'inverse des précédents brevets, les
lettres signifient la spécialité et les chiffres un niveau de
compétence.
In fine, la liste des 16 brevets actuels est la suivante : A, B, B1, B2,
B3, Bi4, B4, Bi5, B5, BPA, C, D, WS1, WS2, WS3, VH. On
s'aperçoit donc que mis à part l'inclassable BPA qui vise à coller au
«parachutiste pratiquant autonome» de l'article A.322-162 du Code
du Sport, et l'incongru brevet VH, tous les nouveaux brevets de
spécialités comportent au moins deux niveaux.
Vu cette tendance au découpage interne à chaque spécialité,
n'aurait-il pas fallu revoir les vieux brevets de spécialités, les B1, B2
et B3 qui ne comportent qu'un seul niveau chacun, comme il était
de règle à l'époque de leur création ?
Le brevet B2, vol relatif, pourrait être précédé d'un brevet Bi2 pour
la maîtrise du VR2, avant de passer au brevet B2 qui concernerait
le VR «3 et plus» qui oblige à prendre en compte des partenaires
multiples.
Le brevet B3, voile contact, pourrait être précédé d'un brevet Bi3
pour la maîtrise de l'appontage axé au centre de la voile, avant de
passer au brevet B3 qui concernerait les appontages désaxés en
escalier beaucoup plus compliqués à réaliser.

La liste de 16 brevets deviendrait une liste de 19 brevets : A, B, B1v, Bi1PA,
B1PA, Bi2, B2, Bi3, B3, Bi4, B4, Bi5, B5, BPA, C, D, WS1, WS2, WS3.

Mais ce n'est pas fini. Dans les disciplines de groupes, les capacités
aux grandes formations ne sont pas délimitées par un brevet
spécifique. Il serait raisonnable de prévoir un brevet BGF (brevet
grande formation) pour la PA (PA par équipe), le VR, le VC, le FF,
la WS. Le numéro de la spécialité pourrait être l'indicateur, sauf
pour la wingsuit bien sûr.
Il y aurait le BGF1 pour la PA, le BGF2 pour le VR, le BGF3 pour le
VC, le BGF4 pour le FF, et le BGFws pour la wingsuit. On laissera
aux spécialistes le soin de définir le nombre de parachutistes
caractérisant la grande formation pour chaque discipline.
Par précaution, il faudrait s'interroger aussi sur l'hypothèse de créer
un brevet pour le freestyle (FS), un brevet B6 par préférence au
terme BFS qui évoquerait trop la partie charnue du corps humain
et ne manquerait pas de provoquer des blagues graveleuses. Fautil prévoir un brevet intermédiaire Bi6 ? Oui sans doute en fonction
de la vitesse d'exécution des figures.
Pour ne pas trop charger la liste des brevets, il faut être raisonnable,
mieux vaut renoncer à prévoir un brevet skysurf, même si on ne
peut exclure que des hurluberlus ressuscitent un jour cette
discipline. Et puis un brevet SS, ça ferait mauvais genre.
La liste de 19 brevets deviendrait une liste de 26 brevets : A, B, B1v,
Bi1PA, B1PA, Bi2, B2, Bi3, B3, Bi4, B4, Bi5, B5, Bi6, B6, BPA, C,
D, WS1, WS2, WS3. BGF1, BGF2, BGF3, BGF4, BGFws.
Cet ensemble complet et exhaustif, compréhensible et cohérent,
excluant tout comportement déviant, pourrait être couronné par un
ultime brevet, le graal du parachutisme : le brevet universel de
parachutisme (avec un sens subliminal : brevet ultime de
parachutisme). Ce serait le BuP.
Le BuP, 27ème et dernier brevet, serait le seul brevet délivré sans
contrôle des compétences. Il serait délivré automatiquement,
générosité oblige, à tout détenteur des 26 autres brevets.
Et si l'AG de la FFP le décide, les brevetés BuP, qui seraient appelés
les BuP comme les réfrigérateurs sont appelés frigidaires, se
verraient exonérés à vie de la part de cotisation fédérale dans la
licence FFP (ils paieraient la seule part assurances, car il ne faut
pas exagérer).
Pour gagner en cohérence, le BPA (brevet de parachutisme
autonome) pourrait être rebaptisé brevet intermédiaire de
parachutisme, à l'instar de tous les autres brevets intermédiaires de
spécialités. Ce serait le BiP.
Avec le BiP et le BuP, le système des brevets fédéraux serait bien
charpenté. A tel point que leurs titulaires se verraient sans doute
appelés les BiP et les BuP.
Et les BuP champions du monde se verraient décerner un «BuP
d'honneur», qui ne serait pas un brevet mais un titre honorifique. ■
Compte tenu de l'importance du sujet, cette réflexion se prolonge en
page 59 de ce magazine où l'iconoclaste vous invite à le rejoindre.

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Avril14:323
paramag.fr

Le brevet B1, PA-voltige, pourrait être naturellement scindé. Pour la
voltige, un brevet qui pourrait être le B1v. Pour la PA, un brevet
intermédiaire Bi1PA et un brevet B1PA intégrant les voiles hybrides,
ce qui ferait disparaître l'incongru brevet VH et permettrait
d'échapper au ViH (ouf !).

Par
Yves-Marie
Guillaud
http://www.paramag.fr
ParaMag - n°323 - Avril 2014

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