ParaMag - n°323 - Avril 2014 - 59

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etsalconoci'l

Par
Yves-Marie
Guillaud

LES NOUVEAUX BREVETS

le brevet de parachutiste expert. S'y ajouterait une qualification
particulière : la qualification meeting.

Inspiré un mardi 1er avril, la réflexion sur les brevets de la page 15
quitte le milieu aquatique et les poissons qui y nagent pour rejoindre
avec sérieux le milieu aérien et les skydivers qui y plongent...

Trois brevets s'inscrivant dans une hiérarchie claire : parachutiste
sportif, parachutiste confirmé, parachutiste expert. Pour le
parachutiste sportif, une qualification voiles hybrides. Pour le
parachutiste confirmé, des qualifications pour chaque spécialité.
Pour le parachutiste expert, une qualification meeting.

Trente pages pour 16 brevets : c'est le pavé que constitue la DT
38, la directive technique relative aux nouveaux brevets fédéraux
présentés oralement au Colloque Technique de Nantes et prochainement sous forme d'affiche.
Pour un pavé, il est plutôt bien présenté et rédigé avec clarté. Estce clair pour autant ? Poser la question n'est pas un paradoxe car
si la forme d'un texte peut être claire, l'objet traité peut cependant
rester obscur. Et c'est le cas.
Irréprochable sur le plan technique, cette réforme est brouillonne et
difficilement compréhensible sur les plans sémantique,
pédagogique et juridique.
En fait de réforme, la FFP a plaqué de nouveaux brevets sur les
anciens, et modifié à la marge le contenu de certains anciens
brevets pour aboutir à une liste de brevets encore plus absconse
qu'interminable : A, B, B1, B2, B3, Bi4, B4, Bi5, B5, BPA, C, D,
WS1, WS2, WS3, VH. Faut-il devenir un spécialiste de l'algèbre
pour comprendre le parachutisme fédéral ?
Le principal défaut du système est qu'il manque de hiérarchisation.
Pourquoi faut-il par exemple être titulaire d'un brevet de spécialité
B1 à B5 pour obtenir le brevet de parachutiste autonome (BPA)
alors que le brevet B vise à l'autonomie personnelle ?
De la sorte, le principal inconvénient juridique de l'école fédérale
subsiste : quel est le degré d'autonomie lié à chaque brevet au plan
de la responsabilité de l'école et du Directeur Technique? Par
exemple, le titulaire d'un brevet B2 non titulaire du BPA demeuret-il sous leur responsabilité puisqu'il n'est pas «autonome» faute de
brevet correspondant ?

Rien de changé sur le plan technique, mais une expression
compréhensible de la signification de chaque brevet et
qualification, une hiérarchie technique claire, une responsabilité
juridique décroissante.
La réforme adoptée par la FFP rate les deux objectifs d'une
réglementation des brevets : la pédagogie et la responsabilité.
La base de la pédagogie est la clarté et la progression croissante.
L'élève doit pouvoir se situer aisément dans un schéma progressif
avec des objectifs clairs et des repères lui permettant de se situer
dans sa progression et dans la hiérarchie.
Or là, on mélange tout. Par exemple, pour accéder au BPA il faut
détenir un brevet de spécialité parmi B1 à B5. A l'inverse, il faut
déjà détenir le BPA pour accéder au brevet de spécialité WS. Mais
il suffit de détenir le brevet A pour accéder au brevet de spécialité VH.
Dans un bureau entre spécialistes, ça se comprend. Sur un terrain,
c'est anti-pédagogique.
La base de la responsabilité est la clarté et la progression
décroissante. Le juge doit pouvoir comprendre et situer exactement
les capacités du parachutiste et corrélativement la responsabilité de
l'encadrement dans un schéma clair dont il résulte qu'au fur et à
mesure de l'acquisition de connaissances et de compétences
l'élève accède à la maîtrise autonome.
Dans un cabinet de juge entre juristes, le Directeur Technique est
seul et les concepteurs de la réglementation ne sont jamais
présents à ses côtés pour l'expliquer.

Une vraie réforme aurait tout remis à plat et rebâti un système
aisément compréhensible autour de concepts clairs : la maîtrise de
soi, la maîtrise de son environnement, la maîtrise des techniques,
la maîtrise des autres.

Que dit le Code du Sport à ce sujet ? Il ne définit ni n'exige aucun
brevet pour pratiquer le parachutisme. Unique allusion indirecte: le
largage des tandems doit être encadré au sol et en vol par un
«parachutiste pratiquant autonome» (article A.322-162).

La maîtrise de soi, c'est la maîtrise de son saut personnel en toute
sécurité (sortie, chute, ouverture, incidents, pilotage, posé, pliage).
C'est l'équivalent des brevets A et B. Ce serait le brevet de
parachutiste sportif. S'y ajouterait une qualification particulière :
voiles hybrides.

La FFP vient de traduire cette exigence en un brevet : le BPA, le
brevet de parachutiste autonome, qui illustre les défauts du
système.

La maîtrise de son environnement, c'est la maîtrise de son saut
personnel inséré dans son environnement immédiat (largage
essentiellement). C'est l'équivalent du BPA. Ce serait le brevet de
parachutiste confirmé, puisque l'appellation «autonome» est
éventée.

La maîtrise des autres, c'est la maîtrise totale du saut dans son
environnement le plus large. C'est l'équivalent du brevet C. Ce serait

Second défaut qui génère le premier : le BPA se confond
volontairement avec le «parachutiste pratiquant autonome» du
Code du Sport. C'est pourquoi il ne remplace pas le brevet B mais
s'insère après l'obtention d'un brevet de spécialité (B1 à B5), la
responsabilité du largage des tandems impliquant plus de
compétences.
Résultat : il y a deux autonomies, celle du brevet B et celle du BPA.
Un juge retiendra laquelle ?
Bref, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? ■

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Avril14:323
paramag.fr

La maîtrise des techniques, c'est la maîtrise des spécialités : PAvoltige, VR, VC, FF, PS (posé survitesse), WS. C'est l'équivalent des
brevets B1 à B5, WS1 à WS3. Ce seraient des qualifications au nom
de la spécialité pour l'identifier spontanément (qualification vol
relatif, freefly, etc...).

Premier défaut : l'autonomie personnelle est matérialisée par le
brevet B. Le BPA fait double emploi. Du coup, on ne sait plus où
situer l'autonomie donc la fin de l'école : avec le brevet B ou le
BPA ?

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