La revue RH&M - N°96 - Janvier 2025 - 11

LE GRAND ENTRETIEN
internationale, et pilotage du projet
d'entreprise.
Cette structure peut être vue comme
une organisation en trois poupées
russes : le directoire prend les décisions
et organise des débats horizontaux,
tandis que les plans stratégiques
sont définis au niveau des grands
pôles, avec des réajustements réguliers.
Enfin, le COMEX vise à piloter
et transformer dans le cadre du projet
d'entreprise, afin d'assurer un
alignement global sur les décisions
stratégiques.
C'est un Codir qui évolue dans
la longévité, c'est-à-dire qu'il
n'a pas été changé plusieurs
fois. Mais est-ce qu'il y a eu des
modifications particulières ? Si
oui, dans quelles circonstances
et pour quelles raisons ? Est-ce
que vous faites intervenir des
experts dans votre Codir ?
Est-ce qu'il a été modifié face à
des crises ?
Le COMEX découle de la nomination
du Directoire. Nous avons des
mandats sociaux de cinq ans : nous
avons été nommés au 1er septembre
2020, avec une échéance au 31 août
2025. C'est l'actuel Directoire qui,
dès le début de son mandat, a défini
l'organisation actuelle du COMEX.
Pour vous donner un cadre sur les
enjeux de transition énergétique que
nous pilotons : lorsque ce Directoire
a pris ses fonctions en 2020,
RTE réalisait des investissements de
l'ordre de 1 milliard d'euros par an.
En 2023-2024, ce montant est passé
à 2 milliards d'euros par an. En 2025,
il atteindra 3 milliards d'euros, et en
2028, à la fin de notre période tarifaire
actuelle, nous investirons 6 milliards
d'euros par an. Ces investissements
concernent le territoire français, car
nous sommes une infrastructure
linéaire, et ils visent à accompagner
la transition énergétique.
" L'objectif est d'aligner toutes
les parties prenantes sur
la décarbonation et d'assurer
un alignement grâce à une chaîne
courte de décision. "
Qu'est-ce que la transition énergétique
? C'est faire passer la consommation
d'électricité de 25% de
l'énergie totale consommée en 2020
à 60% en 2040. Pour atteindre cet
objectif, il est essentiel d'adapter le
réseau électrique, car c'est lui qui permet
de transporter cette électricité.
Notre mission est donc de mettre en
place le réseau de la décarbonation.
Ainsi, depuis 2020, le Directoire,
composé des mandataires sociaux
qui dirigent l'entreprise, a structuré
une organisation articulée autour
d'un comité de sept chefs de pôle
et d'un COMEX élargi. L'objectif de
cette structure est d'aligner toutes
les parties prenantes sur la décarbonation,
de définir, mettre en œuvre
et ajuster les plans stratégiques, et
d'assurer un alignement grâce à une
chaîne courte de décision. Cette organisation,
mise en place au début de
nos mandats, n'a pas changé depuis.
Est-ce que la pérennité
d'un Codir est un facteur de
performance ? Dans le cadre
de RTE, avez-vous mis au point
des modalités d'évaluation
de la performance du Codir ?
Nous avons un système d'évaluation
piloté par notre organe de gouvernance,
le conseil de surveillance, qui
évalue chaque année la performance
globale du Directoire. Ce processus
est similaire à celui d'un conseil d'administration
évaluant un PDG, mais
ici, c'est le conseil de surveillance qui
évalue le Directoire.
Le deuxième niveau d'évaluation
repose sur notre régulation. Nous
rendons des comptes à une agence
indépendante, la Commission de
régulation de l'énergie (CRE), qui
fixe notre tarifs. En ce moment, on
entend beaucoup parler du prix de
l'électricité : il y a l'ACCISE (taxe),
mais aussi les tarifs d'utilisation
des réseaux, qui est défini par la
CRE. Nous sommes donc soumis
à des mécanismes de régulation et
de contrôle établis par cette commission.
Le
troisième élément d'évaluation
est notre plan programme. Celui-ci
répond à des exigences légales,
notamment via le schéma de développement
du réseau (SDDR), un
plan public sur quinze ans. Ce document
fixe la trajectoire d'évolution du
réseau de transport d'électricité en
France à l'horizon 2040, en fonction
des scénarios d'atteinte des objectifs
publics de transition énergétique,
avec des engagements clairs et les
coûts associés. Le SDDR fait l'objet
de concertations publiques et sert de
cadre pour que le gouvernement et
les citoyens puissent vérifier si notre
trajectoire est conforme aux objectifs
nationaux.
LA REVUE RH&M N°96 | JANVIER 2025 | P.11
La revue RH&M - N°96 - Janvier 2025

Table des matières de la publication La revue RH&M - N°96 - Janvier 2025
